Dijon-Beaune Mag dévoile le lien indéfectible qu’entretient Nuits-Saint-Georges avec le vin, s’aventure sur les routes de la voiture d’hier consacrée par Auto Moto Rétro à Dijon et épouse les enquêtes du polar à la Chabrol du côte de Beaune. Un numéro culte, cela va de soi. A feuilleter immédiatement… et pour toujours!
Nuits rétro
Nuits d’amour
Loin de nous l’idée de défendre le discours du « C’était mieux avant ». Loin de nous le fantasme de la renaissance répétée d’une société d’hier dont les valeurs sentencieuses remettraient de l’ordre dans notre société d’aujourd’hui. Loin de nous… Quoique ! Ces trois grâces fixées en noir et blanc sur la pellicule ne dégagent-elles pas des imperfections aussi atemporelles que charmantes ? Avec l’argentique, l’image dégageait un sentiment confus d’éternité et de fragilité. En ce temps-là, les voix tremblantes des gens de radio et de télé avaient paradoxalement bien plus d’aplomb et d’esprit que les grandes gueules de leurs descendants… qui n’en finissent pas de descendre dans notre estime.
Cette photo de reines des vins de Nuits des années 50 enseigne que la mise en couleur n’est pas nécessaire pour deviner à qui nous avons affaire. Elle souligne que la dignité ne s’embarrasse pas de haute technologie pour s’affirmer. À l’annonce du printemps, Dijon-Beaune Mag a donc fait son choix : regarder un peu dans le rétro, sans se poser la question de savoir si cela est « in » ou « hype ». Le salon Auto Moto Rétro était en ce sens une occasion toute trouvée pour foncer dans les traces de L’Aventure Peugeot. En cette année de centenaire « chevronnesque », rien ne peut rivaliser avec le plaisir pétaradant d’une virée dans les vignes à bord d’une vieille guimbarde.
Pour les plus casaniers d’entre vous, on vous conseille de voir ou revoir les films de celui qu’on honore à Beaune le temps d’un festival, et qui vous mettront des frissons dans le dos. Comment ne pas se souvenir du fascinant Boucher incarné par Jean Yanne, et de la non moins envoûtante Stéphane Audran ? Autant Chabrol avait le don de créer le malaise dans ses films, autant il était un jouisseur dans la vie de tous les jours. La Dordogne s’en souvient à l’occasion de ce tournage, la Bourgogne le salue en faisant du cinéaste son hôte d’honneur permanent.
Voilà, tout est dit, ou presque. Si ce n’est que nos trois grâces si inspirantes pour ces lignes, ont éclairé une Vente des Hospices de Nuits d’une autre époque de leurs couleurs intérieures que le papier ne savaient pas encore rendre. Nuits rétro, nuits d’amour. Pour le plaisir, toujours…