Les startups font du bien au tissu économique. L’agence d’attractivité Dijon Bourgogne Invest en a une fine connaissance et s’appuie sur tout un réseau pour les aider à s’installer sur le territoire métropolitain. Car petites pépites deviendront grandes…
On en recense entre 80 et 90 sur la métropole dijonnaise, à différents stades de maturité. Les startups partagent la définition d’une « entreprise innovante nouvellement créée, généralement à la recherche d’importants fonds d’investissement, avec un très fort potentiel éventuel de croissance et de spéculation financière sur sa valeur future », selon saint Wikipédia.
Le travail en réseau
Avec son agence d’attractivité, Dijon en devient une chapelle décomplexée. Ce n’est pas seulement pour faire joli sur son CV territorial. « Elles sont des PME ou ETI en puissance, qui auront beaucoup d’interactions avec des partenaires, des sous-traitants, des fournisseurs, des clients, confirme Enzo Ladisa, l’un des deux chargés d’affaires de Dijon Bourgogne Invest, particulièrement en charge de ce sujet. Cette forte valeur ajoutée est précieuse pour nos filières d’excellence. Dans le cadre d’une smart-city comme Dijon, les startups peuvent contribuer à son accélération. »
Les attirer (et les garder tant qu’à faire) sur le territoire est donc un art subtil et incertain, qui se vit au rythme de ces entreprises naissantes, évoluant sur des marchés fragiles. « Le parcours est semé d’embuches », reconnait Enzo. Sa mission quotidienne est donc de renforcer le « deal flow », soit « l’arrivée et l’installation optimale d’entreprises exogènes » et être le « sherpa » de leur cheminement local, en lien avec de nombreux accélérateurs et pôles de compétitivité.
Car la métropole dijonnaise a des arguments à valoriser. DBI est là pour ça. « Nous faisons connaitre nos facteurs différenciants dans les salons tels que Viva Tech (en photo ci-dessus) : proximité, dynamisme, capacité à travailler ensemble sur des questions techniques et d’ingénierie financière à tous les niveaux. Etat, BPI, incubateurs, AER, consultants…», complète le chargé d’affaires.
Emmanuel Vey, directeur général du Crédit agricole Champagne-Bourgogne et vice-président de DBI en charge des startups, ne dit pas autre chose : « Labellisé French Tech, Dijon offre des réseaux forts comme Vitagora, Agronov et Santenov, mais aussi des lieux d’émulation comme le Village by CA. » Rajoutons aussi la Satt Sayens, qui s’occupe d’accompagner les chercheurs et universitaires dans la création d’une startup ou rapproche leur savoir-faire des besoins des entreprises.
Dijon Agrifood Challenge
Le faire-savoir est aussi un élément clé. DBI s’est naturellement rallié à l’Audace d’Entreprendre et animera une table-ronde sur le sujet le 1er octobre (lire encadré en fin d’article). En matière de communication, les recettes les plus simples sont souvent les plus efficaces : « Nous avons édité un mode d’emploi très complet pour toute startup souhaitant construire son avenir à Dijon. Ce manuel de survie est un outil précieux et nous venons de le rééditer. Il ne nous manquait plus qu’une manifestation attractive », explique le bras armé économique de la métropole. C’est désormais chose faite. Associé à Vitagora, Village by CA, Agronov et DécaBFC, Dijon Bourgogne Invest vient de lancer le concours Dijon Agrifood Challenge, qui s’adresse aux startups de moins de huit ans et dont les solutions de décarbonation profitent aux filières agro/agri. Avec à la clé de nombreuses contreparties pour le grand gagnant, dont un an d’adhésion à Vitagora (premier pôle de compétitivité agro de France avec 600 adhérents) et une place au sein du Village by CA, où aura d’ailleurs lieu la finale du concours le 4 octobre.
Cette émulation permet une nette acculturation du sujet. Elle positionne Dijon comme une amie des startups. Marie-Hélène Juillard-Randrian, vice-présidente de Dijon Métropole en charge des PME et des startups, milite depuis longtemps pour cela. Y compris en cassant certaines idées reçues, comme en témoigne Ladyj’Tech, événement dijonnais annuel autour de l’entrepreneuriat au féminin. Dijon continue d’aligner les planètes et vient même d’accueillir les premières Assises nationales des startups industrielles, créées par FrenchTech BFC notamment pour faire corps autour la notion de « territoire d’industrie ».
SON et Cellaven, deux pépites industrielles
Quelques pépites industrielles témoignent déjà d’une réalité métropolitaine tangible : papa de l’entreprise SON, Jérémy Paris est docteur en chimie, diplômé de l’uB et de l’IAE Dijon. Ce spécialiste des nanomatériaux a été accompagné par les incubateurs régionaux DécaBFC et Docks Numériques ainsi que le propulseur PMT (rien à voir avec la plongée) pour capitaliser sur ce domaine très pointu, destiné à un large panel de clients allant de l’agriculture à l’hydrogène en passant par l’industrie pharmaceutique. DBI lui a permis de prendre de nouveaux quartiers sur le technopôle Agronov, « dans des locaux de 250 m2 qui lui permettent d’avoir une vitrine à la hauteur des enjeux, avec l’achat d’un parc machine et des embauches à la clé ».
L’autre success story en puissance – on pourrait en citer des dizaines tant cela est passionnant – se nomme Cellaven. Julien Maruotti (photo ci-dessus) a créé une solution révolutionnaire d’automatisation appliquée au secteur biomédical. Nestor, étonnant « majordome de la culture cellulaire », promet de faciliter la vie aux laborantins du monde entier. Lui aussi est installé à Agronov depuis le printemps. Merci DBI.
Les startups ont donc bel et bien un avenir à Dijon. Cela dit, elles ne sont pas l’alpha et l’oméga de l’aménagement économique d’un territoire, une grande marmite qui demande bien d’autres ingrédients, à commencer par une interconnexion entre les filières d’excellence. La métropole et DBI y travaillent. Cela commence à se voir et ce n’est que le début.
DBI au Zénith
Dans le cadre de l’événement de lancement de l’Audace d’Entreprendre le 1er octobre au Zénith de Dijon, DBI proposera une table ronde sur le thème « Jeunes entreprises innovantes, faites pousser vos projets à Dijon ». Deux startups viendront témoigner :
👉 Mend Me, créé par Elisa Cherier, une Dijonnaise d’origine ayant mené une première vie d’experte qualité dans la haute couture, qui vient de créer un ambitieux atelier numérique de réparation textile.
👉 La Fabrique à Nuages, spécialiste de la barbe à papa sans sucre né à Besançon et installée à Dijon. Son créateur Florian Baud décline le concept en triptyque : vente en ligne de sachets de barbe à papa sans sucre développée avec AgroSup, réseau de franchise de distributeurs fabriqués aux États-Unis, événementiel haut de gamme.