Auto Moto Rétro va vivre sa quatrième édition, alors que Dijon Congrexpo vient tout juste de reconduire sa gouvernance sur quatre ans seulement, dans un contexte plutôt agité. Blessé puis remonté à bloc, Jean Battault veut faire la démonstration de la force de sa foire et de son organisation. Il est en mode réseaux !
Par Dominique Bruillot
Pour DijonBeauneMag 74
Au beau milieu de l’hiver, un sérieux coup de froid s’est emparé des relations entre François Rebsamen et Jean Battault. L’un comme l’autre ont pourtant entamé leurs mandats respectifs à peu près à la même époque, au début des années 2000. Près de 20 ans plus tard, au moment de reconduire une nouvelle fois la délégation de service public (DSP), les divergences ont été mises au jour dans la presse locale.
Fin de l’épisode. Les journaux en ont assez fait leurs choux gras selon le président de Congrexpo qui va désormais s’attacher à démontrer que son principal outil, la foire en l’occurrence, est stratégique pour l’avenir de Dijon.
Activer les réseaux
Le point de divergence est d’ordre structurel au départ. Faut-il, ou pas, construire un nouveau site pour les grands événements en périphérie de Dijon ? Un brin piqué à vif par les commentaires du maire, Jean Battault a voulu rappeler, en retour, que la Foire gastronomique internationale est une œuvre salutaire pour Dijon. D’ailleurs, elle a des origines communes avec le château du Clos de Vougeot : « Elle a été créée au début des années 20 et dix ans après, 60 % de ses membres créaient la confrérie des Chevalier du Tastevin ».
Au nom de cette histoire qui touche à la fibre bourguignonne la plus sensible, au nom aussi du succès que connaît toujours l’événement, rien ne saurait remettre en question son existence. Quitte à remettre certaines pendules à l’heure : « La foire génère plus de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires et mobilise 160 000 visiteurs, nous sommes au cœur d’un réacteur, nous allons donc créer des réactions ! »
Ces réactions concernent en premier lieu les réseaux. Le Club hôtelier et Shop in Dijon par exemple, sont des points d’appui stratégiques pour créer les conditions de l’accueil de grands congrès. Leur parler, les impliquer dans une réflexion commune ne peut que profiter à tous.
Only Lyon dans le viseur
« Grâce aux bonnes relations que nous entretenons avec le secteur pharmaceutique, très influent par chez nous, plusieurs congrès ont pu se dérouler dans de bonnes conditions à Dijon en 2018, se plait à rappeler Jean Battault. Mais ça ne suffit pas, nous pouvons aussi, grâce à notre expertise d’organisateur de grands événements, entrer en action directe avec le secteur commerçant local et de nombreuses fédérations en quête de destinations pour leurs congrès. »
Le Salon de l’habitat ou Bien vieillir pour les seniors, sont ainsi des activateurs potentiels pour des secteurs professionnels de premier plan comme le bâtiment et les services, tout comme la foire est en capacité de mobiliser l’agriculture et ses filières. Avec 250 manifestations par an, la 4e édition du salon Auto Moto Rétro dont nous parlons dans les pages précédentes, ou encore le phénoménal Florissimo, « nous savons ce que chercher du business avec les dents veut dire, et plus que jamais, car cela n’a rien d’une découverte en qui nous concerne, nous ferons en sorte que ce travail profite aux commerçants de la place ».
Chasseur de gros gibier le temps de ses loisirs, le président de Congrexpo repart gonflé à bloc, armé jusqu’aux dents avec un modèle dans le viseur : OnlyLyon. Dans la capitale des Gaules, le sens collectif est payant, il fait de Lyon une véritable destination pour les professionnels. Un exemple que Jean Battault place au cœur de sa cible. Il est en mode réseaux, le doigt sur la gâchette !