Patrice Vergriete, ministre délégué au logement, a signé avec François Rebsamen, président de Dijon Métropole, la première convention territorialisée pour le logement social, qui matérialise l’engagement de construire près de 5 000 logements sur les trois prochaines années.
La proximité de Dijon et Paris, mais aussi la proximité politique entre Patrice Vergriete, ministre délégué au logement, ancien socialiste et maire de Dunkerque, et François Rebsamen, tous deux membres de la Fédération progressiste lancée par le maire de Dijon, expliquent sans doute le choix de la métropole dijonnaise pour être la première à signer une convention territorialisée pour le logement social.
Ce jeudi 9 novembre, le ministre a visité l’écoquartier de l’Arsenal, ainsi que la seconde tour de logements à énergie positive de France, la tour Elithis Arsenal, avant de signer la convention. « C’est une convention volontariste. Aujourd’hui, pour répondre à la crise de l’immobilier, il faut sortir de nouveaux logements, comme François Rebsamen le fait à Dijon », a indiqué Patrice Vergriete.
Le maire de Dijon et président de Dijon Métropole a sorti sa calculette. « Il y a environ 10 000 demandes de logements sociaux non satisfaites à Dijon, dont 6 000 concernent des premiers logements et 4 000 des relogements. Nous nous engageons à construire 1 600 logements par an pendant trois ans », a-t-il déclaré.
« Recommençons à construire, il reste des financements d’État »
Nommé en juillet dernier, le ministre délégué au logement veut changer de méthode et cesser d’adopter une approche nationale de la problématique du logement. « Il ne faut pas construire du neuf partout, cela dépend des territoires. Dans la Creuse, un logement sur deux est une passoire thermique et 15 % des logements sont vides. Cela n’a pas de sens d’y construire du neuf, il faut plutôt adapter des logements. À l’inverse, à Dijon, les besoins sont importants et c’est tout l’intérêt de conventions territorialisées que de répondre aux enjeux concrets des territoires », a-t-il précisé.
Le crise du secteur de la construction s’explique par trois dynamiques : d’une part le renchérissement du foncier, du fait notamment de la loi contre l’artificialisation des sols, l’inflation, qui renchérit les coûts de construction, et la hausse des taux d’intérêt. Aujourd’hui, nombre de programmes immobiliers sont suspendus dans l’attente d’une amélioration de leur équation économique. Le ministre n’entend pas patienter : « Je dis à tous les acteurs qu’il faut recommencer à construire pour les Français qui ont besoin de logements. Il reste des financements d’État. Parfois, il suffit de petits ajustements pour modifier l’équation économique des programmes immobiliers : renégocier le prix du foncier, rééquilibrer les différents produits immobiliers proposés, etc. »
Le ministre a, par ailleurs, affirmé travailler sur un programme pour le logement étudiant, particulièrement à la peine au sein de la métropole dijonnaise. « 12 % des étudiants renoncent à la filière de leur choix pour des questions de logements, c’est intolérable. Nous allons changer ça avec un plan développé avec les services de la Première ministre Élisabeth Borne », a enfin détaillé Patrice Vergriete.