À Dijon officie une pointure internationale de la médecine du sport, longtemps officier de contrôle antidopage et médecin de nombreuses équipes de haut niveau. Aujourd’hui, Frank Fontvielle soigne toujours les sportifs à l’aide de technologies de pointe.
Les sportifs défilent dans le cabinet du docteur Frank Fontvielle, installé au Point médical à Dijon. Logique, le soignant pratique lui-même de nombreux sports, et s’est un temps rêvé tennisman. « J’étais de la génération Noah, mais manifestement, la carrière de joueur n’était pas pour moi », note-t-il avec un brin de nostalgie. Son autre vocation, ça tombe bien, lui tend les bras. « À 16 ans, je savais que je voulais devenir médecin, ce que j’ai fait, en me spécialisant en médecine du sport, puis en traumatologie du sport », poursuit-il.
La magie du plasma
Le Dr Fontvielle cherche toujours à rester au fait des technologies. Dans son cabinet, l’échographe le dispute avec la machine à ondes de choc focale, et à la cryothérapie localisée. « La médecine du sport devient de plus en plus technique », estime le thérapeute.
Le domaine connaît à l’en croire une vraie révolution avec les injections de plasma renforcé en plaquettes (PRP), qu’il pratique depuis une dizaine d’années. Développée par les dentistes pour permettre aux implants de tenir, la technique a séduit le monde du sport et est utilisée pour traiter des patients comme Rafael Nadal ou Tiger Woods. « C’est de la médecine régénérative. Le sang est prélevé, passé à la centrifugeuse pour séparer le plasma et les plaquettes, qui sont injectés dans la zone à traiter. On aide ainsi à régénérer les tendons, les muscles et le cartilage. » Aucun produit chimique n’est requis, le corps se soigne seul, avec des résultats souvent spectaculaires. Inventée dans les années 90, cette méthode a longtemps été boudée en France, avant d’être adoptée grâce à des précurseurs comme le médecin dijonnais, capable de soulager une arthrose du genou avec ce procédé.
Le dopage, perdu d’avance ?
Frank Fontvielle a longtemps assuré le suivi médical d’équipes de sport variées, cyclisme, foot, volley, tennis… Et travaillé à la lutte contre le dopage au sein d’instances internationales, notamment l’UEFA dans le cadre de compétitions comme l’Euro de football. Il regarde maintenant cette question à la distance du sage. « Le dopage, c’est très simple. Il y a une liste de méthodes et de produits interdits, revue chaque année par l’agence mondiale antidopage (AMA). Ce qui n’est pas interdit est autorisé, et les contrôles sont en place pour s’assurer du respect des règles. »
Le progrès médical et les enjeux financiers du sport de haut niveau concourent pourtant à un dopage toujours plus difficile à détecter. La lutte est-elle perdue d’avance ? « Non, si on se dit ça, on ne part pas en guerre. J’ai contrôlé de nombreux sportifs, dont Christopher Froome lors du Ventoux. Il a été contrôlé le matin à 6 heures, puis à l’arrivée de la course, et enfin le soir dans sa chambre d’hôtel. Négatif. Paradoxalement, j’ai eu plus souvent des contrôles positifs avec les sportifs amateurs. »