Les métiers de l’automobile et des mobilités douces vont bon train. Avec 400 apprentis, c’est même devenu la première filière de l’établissement de l’École des Métiers Dijon Métropole. Décryptage d’un monde « mobile » qui attire différemment.
La mutation du monde automobile a des répercussions inattendues au sein de l’École des Métiers Dijon Métropole. Le défi énergétique impose de nouvelles règles, il n’est pas non plus nécessaire de faire de longues études pour comprendre que le vrombissement d’un moteur 16 soupapes n’attire pas vraiment le même public que la logique cérébrale requise pour la maîtrise de l’électrique. Les deux styles cohabitent et se croisent. Mais ils séduisent aussi des alternants aux profils très variés.
400 jeunes formés
Il y a donc une nouvelle façon de travailler. Pas de cambouis sur les murs, les pièces mécaniques sont bien rangées, le bleu de travail est épargné par les taches d’huile et de graisse : sans être pour autant aseptisé, l’univers de l’atelier a bien changé. Dans celui de l’EDM, on pourrait même quasiment manger par terre.
Pôle d’excellence dans l’apprentissage les métiers de l’automobile et du cycle, le CFA dijonnais gère à plein régime le grand virage des métiers qu’il enseigne. Les statistiques en disent un peu plus : 71 000 jeunes se forment dans les milieux de l’auto, 73 % en apprentissage. On en dénombre 3 500 en Bourgogne-Franche-Comté dont 400 rien que pour l’établissement dirigé par Séverine Delidais.
« C’est devenu notre première filière », se réjouit cette dernière, ravie par une telle montée en puissance qui doit beaucoup au contexte actuel, ainsi qu’à une stratégie de développement menée clés en main. Une stratégie pilotée par l’un des deux vice-présidents de l’EDM, Lino Freitas (l’autre étant Jean Garcin pour le secteur CHR), patron de Renault Quetigny et… ancien apprenti du CFA lorsque celui-ci s’appelait encore La Noue.
Trois partenariats en soulignent la substance : le premier concerne la formation continue des TEA (Techniciens Électromécaniciens Automobile) pour les salariés du groupe Renault ; le deuxième la mobilité douce grâce à Lapierre et le groupe Chopard qui fournissent des vélos ; le troisième le raid humanitaire, via la préparation in situ de la petite bombe que Binciane et Audrey présenteront en février prochain avant de participer au Twing Raid au Maroc.
Passion lucide
Jean-Benoît Schneider et Julien Philibert (notre photo) sont, avec quelques autres, des formateurs en mécanique de l’école. Eux-mêmes sont initiés aux nouvelles technologies. Depuis cette rentrée, ils profitent de l’ouverture du tout nouvel atelier de 800 m². « Au niveau du CAP, les notions d’électricité sont abordées. Avec le bac pro, réalisé sur trois ans, l’enseignement intègre la recherche de diagnostics et la partie électronique », précise Jean-Benoît pour expliquer la façon dont l’apprentissage s’organise. Après un passage par les bacs STI (Sciences et Technologies Industrielles) ou MVA (Maintenance des Véhicules), l’analyse et la gestion font leur apparition en BTS.
Mécanique, carrosserie, peinture, cycles… Le champ des possibles est large. En prime, l’assurance d’être en bonne place sur le marché de l’emploi, dans un secteur confronté à une forte demande de main-d’œuvre. Dans le même temps, l’Ecole des Métiers affiche des taux de réussite supérieurs à 90 % pour les CAP.
En six ans, Jérémy Jacquemin a vécu toutes ces étapes, du CAP au BTS, ayant connu au passage un accident de parcours qui l’a privé, durant de longs mois, de l’usage d’un bras. Un parcours assumé dans la lucidité : « Je me suis intéressé à la mécanique en regardant des émissions comme Top Gear, mais je ne fantasme pas sur une écurie de F1, je veux juste bien faire le job. » Jérémy se projette désormais vers un emploi et une formation continue qui optimisera sa connaissance de l’électronique. On a toujours à apprendre.
L’offre multiple connait donc un succès certain. Les établissements qui proposent l’alternance en BTS sont peu nombreux. Cet avantage permet à l’École des Métiers Dijon Métropole d’accueillir des jeunes côte-d’oriens mais aussi venus de plus en plus loin. Encore indécise dans sa trajectoire énergétique, la « méca » en est d’autant plus attractive finalement.
👉 Ecole des Métiers Dijon Métropole : 1 chemin de la Noue à Longvic, 03.80.68.48.80 – ecoledesmetiers.fr