Jeudi 16 novembre, à l’heure du Beaujolais nouveau, Le Central organisait une soirée spéciale autour des crus de la région. Une grande première pour l’établissement dijonnais, en partenariat avec le caviste 20 by La Cloche et Bourgogne Magazine. Après un moment d’échanges et de dégustation entre gamay et chardonnay autour des vignerons invités (lire encadré ci-dessous), les quelque 70 convives ont pu apprécier le dîner préparé par le chef Ralf Mestre et sa brigade. Retour en images.
Photos © Franck Putigny
Qui étaient les domaines du Beaujolais invités ?
Mee Godard
Installée à Morgon depuis une dizaine d’années, Mee Godard – ça se dit « Mi » – est régulièrement présentée comme une brillante ambassadrice du Beaujolais. Originaire de Corée du Sud, révélée au métier dans les cuveries de Bourgogne et de Champagne, cette forçat de la vigne pourtant si humble conduit en bio 5 hectares sur Morgon (Corcelette, Grand Cras, Côte du Py) et quelques parcelles plus caillouteuses en Moulin-à-Vent, sans oublier le Beaujolais Villages. Cette perfectionniste du terroir guide le gamay vers des vins bâtis pour la garde, avec une extraction très précautionneuse du fruit, des élevages assez longs et une science toute particulière pour le dosage de la vendange entière.
Jean-Paul Dubost
Les Dubost sont vignerons depuis que le patriarche, Jean-Aimé, a planté le cep généalogique du côté de Beaujeu au début du XXe siècle. Trois générations plus tard, Jean-Paul Dubost a fait de l’exploitation une valeur sûre du Beaujolais, couvrant une trentaine d’hectares sur plusieurs crus (Moulin-à-Vent, Fleurie, Brouilly, Morgon et Régnié) et dont les rendements sont toujours très maîtrisés. Au lieu-dit du Tracot, cette figure de Lantignié, particulièrement impliquée dans le destin de son vignoble, s’illustre par ses vins mordants, fidèles à leur lieu de naissance. Il produit notamment de beaux Beaujolais-Lantignié en trois couleurs. Les deux fils, Corentin et Joffrey, veillent au grain.
Domaine de Vernus
Frédéric Jametton n’est pas né au pied d’un cep. La passion du vin a fini par pousser cet entrepreneur dijonnais à fonder son domaine en 2017, avec son épouse Anne-Marie. Depuis Régnié-Durette, village aux deux clochers, où le regard porte vers le Mont Brouilly, le domaine de Vernus chouchoute une douzaine d’hectares (Régnié donc, Chiroubles, Fleurie, Morgon et Moulin-à-Vent) avec un art du parcellaire évident. Conduite des vignes et vinification sont la partie du discret et talentueux Guillaume Rouget, patronyme bien connu des initiés bourguignons. En associant le petit-neveu du grand Henri Jayer à l’aventure, Frédéric Jametton s’est donné les moyens d’être à la hauteur des crus du Beaujolais. Après une poignée de millésimes, le domaine a déjà acquis une belle réputation.
Kéké Descombes
Ceux qui croisent sa route dans le monde du vin vous le diront : le « Kéké », alias Kévin Descombes, c’est un sacré loustic. Sous ses airs canailles, le trentenaire a déjà de la bouteille et se montre sérieux face aux gamays et aux chardonnays qu’il vinifie. Le gaillard est d’abord le fils de son père, Georges Descombes, l’un des papas du Beaujolais version nature. Installé à son compte en 2013 à Villié-Morgon à l’âge de 21 ans, Kévin conduit avec la même philosophie du « sans intrants » un domaine de 6 hectares en appellations Beaujolais, Beaujolais-Villages et Morgon. Les vins qui en naissent sont de vraies petites bombes de fruit et de franchise. Pas étonnant, quand on connait Kéké…