Eric Boudier a été élu président de la CPME Côte-d’Or, ce mardi 18 février, reprenant le flambeau de Geoffroy Secula. Patron charismatique soucieux de transmission, le nouvel homme fort de la CPME Côte-d’Or entend faire avancer les dossiers chauds de la métropole dijonnaise et revaloriser l’apprentissage.
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L’apprentissage et la transmission font partie de ses valeurs cardinales. Il se considère lui-même comme un « éternel apprenti ». Le fondateur de Boudier Métallerie à Chenôve vient justement de confier le destin de son entreprise à ses cadres, passé le cap de la soixantaine, pour donner un sens nouveau à son engagement de toujours.
Élu pour trois ans à la tête de la CPME de Côte-d’Or, suite à l’assemblée générale tenue ce mardi 18 février à l’Auditorium de Dijon, Eric Boudier est donc parfaitement au courant qu’il reprend un flambeau. Celui porté durant six ans par Geoffroy Secula, infatigable porte-voix des petites et moyennes entreprises du territoire, dont le sens de l’engagement aura permis de fédérer aujourd’hui 850 adhérents (+30% durant sa mandature) et de revendiquer son poids de « première organisation patronale interprofessionnelle » du département.
Les deux hommes vont œuvrer ensemble, le second gardant sa casquette de président de la CPME de Bourgogne-Franche-Comté jusqu’en 2026.
« Mon père m’a appris la valeur du travail »
Dijonnais de naissance, Éric Boudier grandit entre les cités des Lochères et Paul-Bur, avant que son père, artisan plombier-chauffagiste, ne s’installe à Neuilly-lès-Dijon. L’apprentissage du métier se fait alors autant à la maison que sur le terrain. « Mon père m’a appris la valeur du travail », confie-t-il, se souvenant des réveils aux aurores pour accompagner son père sur les chantiers.
Dès le collège, il nourrit un rêve : créer sa propre entreprise dans le bâtiment. Son orientation scolaire ne suit pas vraiment la trajectoire espérée. « On voulait me mettre en BEP électromécanique, ça ne m’intéressait pas », se souvient-il. Tenace, il parvient à intégrer un cursus en métallerie à Mâcon, où il poursuivra ses études jusqu’au BTS. Une étape clé, tant sur le plan professionnel que personnel : c’est là qu’il rencontre Marie-Pierre, celle qui deviendra son épouse et associée.
Première entreprise à 33 ans
Après plusieurs années comme conducteur de travaux, il franchit le pas à 33 ans : « J’ai repris l’atelier de ferronnerie-serrurerie de la rue Auguste-Comte à Dijon. Je n’avais pas d’argent, j’ai tout emprunté à une banque. » Pari payant. L’activité grandit rapidement, les recrutements s’enchaînent. En 2001, il rachète une seconde entreprise, Delorme à Longvic, et en 2003, installe son activité dans les locaux actuels de Chenôve.
Aujourd’hui, Boudier Métallerie emploie une cinquantaine de salariés et réalise autour de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le geste artisanal et l’aspect patrimonial de l’entreprise sont des trésors à garder, à l’image de ces tournebroches à contrepoids Cuiralâtre, marque née près d’Arnay-le-Duc dans les années 80 et fièrement reprise par Eric Boudier. « Ce n’est pas l’argent qui me fait avancer, mais l’équipe. L’ascenseur social existe chez nous », analyse le jeune sexagénaire.
Fidèle à son esprit de transmission, Éric Boudier, quand il part en retraite en fin d’année dernière, choisit de confier les commandes à trois de ses salariés, Pascal Vaizant, le nouveau PDG de 53 ans, associé à Florian Liomin et Bertin Guillaume.
Chaque année, quatre à huit apprentis sont formés dans les ateliers Boudier. « On parle souvent de chômage, mais on ne parle pas assez des offres non pourvues. Moi, je pourrais embaucher quatre personnes demain, mais je ne trouve personne. Les jeunes deviennent très rares, je suis inquiet », estime-t-il. Un constat qui l’a poussé à s’investir dans des actions avec les mairies et les forums de l’emploi.
« Le sud de Dijon manque cruellement d’investissements »
En parallèle de la gestion de son entreprise, Éric Boudier se mobilise pour l’attractivité économique de Dijon métropole. Président du club Grand Sud, il alerte sur les déséquilibres entre les zones économiques de l’agglomération. « Tout a été misé sur Valmy, Toison d’Or, Quetigny, alors que le sud de Dijon manque cruellement d’investissements. Les routes sont en mauvais état, les friches industrielles s’accumulent », déplore-t-il.
L’extension du tramway vers Perrigny-lès-Dijon, la modernisation des infrastructures, la valorisation des zones économiques… autant de dossiers qu’il espère voir avancer sous son impulsion durant son mandat à la CPME Côte-d’Or. Avec son élection, Éric Boudier entend bien « porter la voix des chefs d’entreprise, défendre la place des PME locales et poursuivre mon combat pour un développement économique équilibré en Côte-d’Or ». Message transmis.