Ce natif de Cambrai a construit à Beaune son destin d’entrepreneur dans la restauration. Pâtissier de formation, à la tête de trois établissements dont la brasserie La Concorde, sur la très en vue Place Carnot, Eric Coupez s’épanouit dans ce qu’il considère comme son « petit paradis ».
Par Claude Tart
Pour Dijon-Beaune Mag #65
Photos : Christophe Remondière
Bienvenue chez les Beaunois ! Tel pourrait être le titre du film de la vie d’Eric Coupez, un Ch’ti qui a débarqué dans la capitale des vins de Bourgogne à la fin des années 70, suivant son routier de papa et sa maman femme de ménage. Ce natif de Cambrai a donc eu l’âge de faire des bêtises au pays du pinot et du chardonnay. Mais il a préféré parier dans un premier temps sur sa passion pour la pâtisserie, entre l’apprentissage heureusement vécu chez Girardot et le CFA La Noue qui lui donnera son CAP.
Eric avait aussi une autre corde à son arc : la fibre entrepreneuriale. Ce qui le pousse, dans les années 90 cette fois-ci, à acheter une boulangerie rue Monge qu’il tiendra cinq ans durant. Puis à ouvrir son caveau Saint-Jacques, une sympathique pizzeria des faubourgs, que l’on se plaira à fréquenter en famille, avec le goût des choses simples. Rien à voir encore avec la touristique et « pipolisante » place Carnot.
C’est pourtant celle-ci qu’il finira par investir. Après avoir exploité 16 ans durant son Caveau Saint-Jacques et créé entretemps (2007) le Caveau Saint-Jean, il revend ses deux établissements pour acheter une enseigne de premier plan dans le Beaune qui grouille de visiteurs : La Concorde.
Cité de référence
« Attention, prévient le Ch’ti, je suis plus « business » que gourmet ». Eric sait en effet que Beaune propose un abondant carnet d’adresses gastronomiques. À voir le nombre de tables étoilées et de chefs talentueux qui gravitent dans le secteur, c’est même sans doute l’une des deux ou trois cités de référence de la catégorie en France. La Concorde est une brasserie agréable à vivre certes, mais elle doit tenir son rang de brasserie. Être capable d’offrir le spectacle d’une ville festive autour du vin tout en restant accessible et élégante.
À l’intérieur comme en terrasse, les propositions gourmandes et traditionnelles de cette maison soigneusement tenue font d’ailleurs le bonheur des touristes. « Beaune est un petit paradis, s’amuse le propriétaire de l’établissement, chez nous, une clientèle étrangère peut déguster son bœuf bourguignon ou son ris de veau en croisant d’authentiques Beaunois qui font l’animation sur la place. » Un verre de chorey ou savigny à la main, le temps s’écoule gentiment place Carnot, c’est la dolce vita à la bourguignonne.
Un climat… de concorde
Toujours en quête du meilleur, pour lui et son entreprise, Eric Coupez reconnaît qu’il en apprend tous les jours. Avec La Concorde, il a découvert le management d’une équipe tout en cédant à ses envies d’un développement prudent. Après avoir créé (puis repris seul) l’Européen avec son fils Kévin, il a ouvert le Vintage, un salon de thé sur la place Carnot, toujours. Le virus entrepreneurial a semble-t-il contaminé la génération suivante puisque le même Kévin a depuis fait le choix de voler de ses propres ailes avec la création d’un Côté Grill qui connaît un grand succès.
L’histoire de la famille Coupez à Beaune a encore d’autres chapitres à vivre devant elle. Au rythme qui s’imposera, sans forcer le destin, dans un climat… de concorde, cela va de soi.