Expo : sur la trace des monuments disparus de Beaune

Après les monuments disparus de Dijon, l’historien Clément Lassus-Minvielle et l’artiste René Petit remettent le couvert avec le patrimoine beaunois. Une passionnante restitution en dessins, toujours à partir des observations de Louis-Bénigne Baudot (1765-1844), un érudit passionné de veilles pierres qui consignait tout dans des carnets. 

Vue sur l’ancien enclos du castrum de Beaune. Au premier plan : l’ancien parlement de Bourgogne entouré de la tour « Carrée » à gauche et d’une tour du castrum à droite. À l’arrière s’élève l’ancienne église Saint-Baudèle et la collégiale Notre-Dame. Enfin, la Bouzaize s’écoule paisiblement au premier plan. © René Petit

Né le 12 mars 1765 à Pagny-la-Ville, Louis-Bénigne Baudot ne va pas déroger à sa lignée, celle d’une ancienne famille de magistrats dijonnais qui s’est illustrée par son érudition, son amour des vieilles pierres et sa rigueur à l’étude. À l’âge de 25 ans, en plein chaos révolutionnaire, il décide de partir en guerre contre les « terroristes du patrimoine » qui menacent nombre de monuments historiques. Armé d’un simple crayon et d’un carnet, il se fait passer pour maître d’œuvre ou simple ouvrier, allant jusqu’à soudoyer le personnel pour récupérer le moindre fragment de passé. Il passera ainsi des jours entiers au milieu des bâtiments menacés et de leurs décombres, prenant quantités de notes et de croquis afin d’en conserver au moins une trace.

Des manuscrits retranscrits

Un temps dispersés, les manuscrits de Louis-Bénigne Baudot sont progressivement revenus dans les collections de la Bibliothèque municipale de Dijon entre la deuxième moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Dans ce précieux fonds, un carnet entièrement dédié à la ville de Beaune, que l’historien Clément Lassus-Minvielle, par ailleurs auteur d’un ouvrage sur le castrum de Beaune, a retranscrit et anoté. Ce travail, intégralement repris dans le livre Les Carnets du savant : Beaune (120 pages), est à l’origine des représentations de René Petit, des dessins en noir et blanc très évocateurs principalement réalisés au stylo Bic, qui constituent l’essentiel de l’exposition, comme une évocation artistique d’un Beaune disparu né du rêve de la restitution.

6 sites, 25 dessins

Chacun pourra profiter à la carte de cette exposition itinérante répartie sur six sites différents à travers la cité beaunoise, en commençant si possible par la salle Tourlière, porte Marie-de-Bourgogne, où seront présents (au moins) un des deux auteurs, ainsi que 11 dessins et une boutique. Ensuite, suivant une logique de proximité, on pourra découvrir l’ancien couvent des Cordeliers au Marché aux vins, 7 rue de l’Hôtel-Dieu (2 œuvres) ; le cours originel de la Bouzaize à l’hôtel Maison 1896, 2 place Fleury (1 œuvre) ; les caves des ducs et des rois à la maison Joseph Drouhin, 1 place du Général-Leclerc (3 œuvres), l’ancienne chapelle des Ursulines et la porte Saint-Nicolas aux Archives municipales, 8 rue de l’Hôtel de Ville (3 œuvres et des documents originaux) ; enfin, le prieuré Saint-Etienne et le château au Centre beaunois d’études historiques, 1 rue du Tribunal (2 œuvres). À noter : en cas de fermeture d’un des sites, les dessins concernés seront transférés salle Tourlière.   

👉 Exposition du 10 au 22 septembre 2024 (10 h-18 h), entrée libre sur différents sites à Beaune : porte Marie de Bourgogne, Marché aux Vins, Maison 1896, Maison Joseph Drouhin, Archives municipales, Centre beaunois d’études historiques.