L’orchestre Dijon-Bourgogne et le Chœur de l’Opéra de Dijon vont se produire dans la carrière de Villars-Fontaine, mercredi 23 août. Floriane Cottet, la dynamique directrice de l’ODB, nous en dit plus sur ce classique qui sort de ses gonds.
Propos recueillis par Alexis Cappellaro
Pour Dijon-Beaune Mag #66
D’où vient ce rapprochement entre Vill’Art et l’ODB ?
J’avais suivi l’ouverture du festival l’an dernier, et j’ai trouvé le lieu splendide et extrêmement intéressant. Quelques mois plus tard, Cécile (Lepers-Jobard, chargée culturelle du festival, ndlr) m’a contactée pour savoir si nous étions intéressés. J’ai sauté sur l’occasion.
Carrément ?
Oui ! C’est intéressant d’essayer de nouvelles choses. L’ODB aime sortir des formats caricaturaux, où le public est toujours assis. Il faut créer une ambiance. Les carrières de Villars-Fontaine étaient parfaites pour cela. Puis, en été, le plein air reste le meilleur endroit pour se produire. Nos expériences concluantes du concert de rentrée à la cour de Flore et de la Fête de la Musique dans les jardins de l’hôtel Bouchu d’Esterno l’ont prouvé.
C’est si important de sortir du cadre ?
C’est devenu indispensable pour les orchestres. On se rapproche de notre auditoire, sans les codes habituels. Nous sommes plus dans le domaine de l’expérimentation et de la performance. Puis, il faut bien le dire, cela redéfinit notre image, souvent astreinte à un auditoire élitiste et urbain. C’est essentiel pour rapprocher le musicien de son milieu, d’autant plus pour l’orchestre Dijon-Bourgogne qui aspire à rayonner dans la région. Nous ne sommes pas là pour rester dans notre donjon dijonnais.
D’accord. Alors Street Art on the Roc, ça va être bien ?
Bien sûr ! Nous allons faire les choses bien. Avec l’Opéra de Dijon, qui est un partenaire majeur tout au long de l’année, nous avons conçu l’esprit du concert en fonction du lieu. Il fallait faire quelque chose de conséquent vu le côté grandiose des carrières. Le programme sera mixte, chœur et orchestre jouant tantôt ensemble, tantôt en solo. Pour finir, le Requiem de Fauré s’est très vite imposé. C’est une œuvre finalement joyeuse et positive – Fauré le dit lui-même – ayant pour thème l’élévation spirituelle, avec un final magnifique ponctué de jeux de lumière.
Combien serez-vous ?
Il y aura une cinquantaine de musiciens et le chœur sera constitué d’environ 25 personnes. Cela fait du monde !
Et l’acoustique, dans tout ça ?
Le format des carrières est intéressant. Il est finalement proche du format habituel des salles de concerts, avec des murs assez rapprochés et une bonne acoustique.
Du coup, on risque de vous revoir du côté de Villars ?
Oui, nous avons déjà convenu de revenir pour les Journées du patrimoine, samedi 16 septembre. Vill’Art est un partenariat que nous espérons pérenne. Il y a un terreau intéressant dans la région beaunoise, avec de nombreux événements notamment le Festival Musique et Vin, sur lequel nous travaillons aussi.
Pour aller plus loin, comment jugez-vous la vitalité de la production musicale dans la région ?
Pour ne parler que de Dijon, la programmation est extrêmement intéressante et très pointue. Il est vrai que cette vitalité se remarque sur la Côte-d’Or principalement, mais il faut dire que nous sommes une des régions les moins subventionnées au niveau purement orchestral. Ceci dit, la présidente de Région (Marie-Guite Dufay, ndlr) a indiqué qu’un effort sera porté sur les orchestres dès l’année prochaine. En tout cas, il y a tout de même eu une volonté politique de construire un opéra à Dijon, ce qui est exceptionnel considérant la taille de la ville.
Vous êtes arrivée de Suisse il y a un peu plus d’un an. Quel bilan dressez-vous de l’aventure ODB ?
Un bilan satisfaisant et très encourageant. Nous avons d’excellentes relations avec les partenaires culturels et la Ville de Dijon. En fait, c’est très simple de travailler ensemble. Nous avons déjà doublé notre nombre de partenaires sur la saison prochaine ! Puis, nous partageons nos bureaux avec La Vapeur, ce contact avec une programmation plus contempraine est une bonne chose selon moi. Enfin, il ne faut pas oublier que l’ODB a failli disparaître il y a deux ans. Je suis arrivée à la sortie d’une période compliquée, avec une équipe et des musiciens qui avaient besoin de retrouver de la confiance. Le contact est très bien passé. Ce sont des gens disposés à avancer, qui adhèrent complètement aux projets. Les tournées, comme ces trois jours en Italie au mois d’août l’an passé, sont en cela des moments pour resserrer les liens. Vill’Art le permettra aussi, j’en suis sûre !
Orchestre Dijon Bourgogne et le Chœur de l’Opéra de Dijon, mercredi 23 août à 20h30 aux Carrières de Villars-Fontaine.
Durée : 1h30 avec entracte.
15 € non-adhérents, 10 € adhérents, gratuit pour les moins de 15 ans.
Infos 06.45.87.96.87 – Billetterie en ligne www.villart.fr, FNAC.