266 078 euros : c’est le montant assez incroyable du récent « deal » entre Groupon, le spécialiste de l’achat groupé et La Côte saint Jacques, triple étoilé Michelin de Joigny. Le géant américain installé depuis trois ans en France affiche désormais les plus grands parmi ses autres bons plans. Un deal gagnant-gagnant : pour Groupon, l’assurance d’une vitrine prestigieuse; pour les tables, la promesse de nouveaux clients.
S’offrir les assiettes de La Charme à Prénois, du Charlemagne à Pernand-Vergelesses ou de La Côte Saint-Jacques (tous étoilés Michelin) pour un prix défiant toute concurrence ? C’est possible avec Groupon ! « Nous avons fait deux opérations avec Groupon, avec pour objectif principal d’attirer une nouvelle clientèle et faire découvrir notre restaurant au plus grand nombre, explique Laurent Peugeot, chef du Charlemagne, dans un communiqué du spécialiste de l’achat groupé. L’objectif a été atteint puisque nous avons vendu plus de 1300 coupons, soit plus de 2600 couverts servis ! Grâce aux outils développés par Groupon, nous savons que près de 60% des clients venus via ces opérations de communication ne connaissaient pas l’établissement : en terme de visibilité, Groupon a donc un impact très positif ! » En six mois, Groupon se vante même d’avoir vendu plus de 14 000 couverts à travers la Bourgogne et les sept adresses (dont La Côte Saint-Jacques à Joigny, triple étoiles Michelin !) avec lesquelles le site a dealé.
892 séjours, 266 078 euros !
Pour Jean-Michel Lorain, Chef de la Côte Saint-Jacques : « C’est une démarche évidemment économique mais qui correspond à l’image que nous défendons de notre table : un restaurant étoilé provincial, avec un grand P, une maison familiale, proche de sa clientèle ». Le plus récent « deal » avec Groupon est un véritable succès : 892 séjours courts avec dégustation d’un menu gastronomique à partir de 299 euros, c’est au bas chiffre 266 078 euros de visibilité économique et la promesse d’équipes motivées.
En 2012, les achats sur Groupon ont représenté 1000 séjours chez Lorrain, 2000 couverts sur une fréquentation habituelle de 25 000 couverts par an et une clientèle « plus jeune » et qui revient. Un objectif de fidélisation réussi donc, mais qui répond aussi à ce que cherche le chef : attirer une nouvelle clientèle. D’ailleurs pour Jean-Michel Lorain, en plus d’optimiser la capacité de son restaurant l’objectif est beaucoup plus large et il n’hésite pas à parler de démocratisation. « C’est une clientèle agréable, qui n’a pas l’habitude des grands restaurants et qui donc vient avec l’excitation de la découverte. Et pour moi, en tant que chef, mon objectif est là : faire découvrir ma cuisine, à tous, parce que la grande cuisine n’est pas réservée à une clientèle précise ». S’engager avec ce site populaire ne risque-t-il pas de nuire à l’image prestigieuse de l’établissement ? Jean-Michel Lorain s’en défend et même le revendique : « Cela peut peut-être en gêner quelques-uns, mais pour moi un restaurant est un lieu vivant qui doit rester en phase avec son temps, et ne pas devenir un musée accessible uniquement à une élite. Je refuse que l’on me colle l’étiquette d’un palace. »