Il y a 90 ans disparaissait Gustave Eiffel, enfant de Dijon et père de la tour Eiffel ou du squelette de la Statue de la Liberté à New-York. Aujourd’hui à 11h, quai Rolin, Dijon rend hommage au célèbre ingénieur autour de la statue Le rêve ailé, érigée en son honneur en 1981.
S’il fallait choisir le monument le plus emblématique de la France, de toute évidence, la Tour Eiffel recueillerait le plus grand nombre de suffrages. Elle est à notre pays ce que la silhouette reconnaissable entre toutes de la Statue de la Liberté est aux Etats-Unis, autre œuvre monumentale que l’on doit en partie au génie d’un enfant terrible de Dijon : Gustave Eiffel.
Né dans la capitale bourguignonne en 1832, d’un père ancien soldat, descendant d’une famille de tapissiers de la région d’Eifel, près de Coblence en Allemagne et de la fille d’un marchand de bois, Gustave Eiffel bénéficie d’une éducation de choix à l’Ecole Centrale des arts et manufactures. Il en sort diplômé en 1855, année de la première grande Exposition universelle à Paris, comme un signe du destin. Son parcours professionnel débute en Côte-d’Or, à la poudrerie de Châtillon-sur-Seine. Puis, rejoignant la Compagnie des chemins de fer de l’ouest, se révèle grâce à sa rencontre avec Charles Neveu, un entrepreneur spécialisé dans la construction métallique. Cette découverte va lui ouvrir un champ nouveau de possibilités, grâce à un matériau résistant, léger et facile à manier, moins onéreux aussi, qui prend le pas sur la pierre. Le talent du jeune ingénieur fera le reste. D’ailleurs, dès 1864, il s’installe à son compte dans cette même spécialité. Dès lors sa carrière est jalonnée de réalisations remarquables : viaduc de Porto sur le Douro (1876), son quasi-jumeau du Garabit dans le Cantal (1884), la gare de Pest en Hongrie, la coupole de l’observatoire de Nice, l’armature de la Statue de la Liberté de Bartholdi… et la tour qui porte son nom. Destiné initialement à être démonté (!), le monument d’abord baptisé « Tour de 300 mètres » (resté le plus haut du monde pendant 41 ans) sera le clou de l’Exposition universelle de 1889 à Paris.
La carrière d’Eiffel aurait dû culminer en 1889, avec la construction du Canal de Panama, projet auquel il est étroitement associé puisqu’il a notamment accepté d’en concevoir les écluses. Mais la liquidation de la Compagnie du canal en février de cette même année aboutit à son inculpation pour escroquerie aux côtés de Ferdinand de Lesseps, sans que rien ne puisse lui être officiellement reproché (il sera d’ailleurs réhabilité). Mais profondément atteint dans son honneur, l’ingénieur se retire du monde des affaires pour se consacrer à la recherche fondamentale. Il meurt le 27 décembre 1923, à Paris à l’âge de 91 ans sans avoir, jusqu’à la fin, cessé ses travaux…