« Le terroir de Havane c’est comme un grand cru de Bourgogne ». La citation est de Michel Smolarek, un sommelier bourguignon qui parle de « climats » à propos des cigares.
« Tout commence à la découverte de l’île de Cuba par Christophe Colomb en 1492 et sa rencontre avec les Indiens Tainos, qui avaient coutume de fumer les feuilles d’une plante nommée « cohiba » » dans un tuyau appelé Tobacco. Nous rencontrons cinq régions au cœur de l’île, mais seulement quarante pour cent à peine de la production de tabac de l’île de Cuba est destinée aux célèbres havanes, le reste servant à fabriquer des cigarillos, des cigares de qualité différente ou étant exporté pour être intégré à des mélanges. Le meilleur climat, c’est la Vuelta Abajo qui se situe à l’extrême ouest de l’île sur la ville de Pinar Del Rio. Ici, la particularité du sol repose sur l’extrême humidité, et les vents qui viennent de la mer et qui y tempèrent la chaleur du soleil. Mais c’est surtout la terre qu’on y remarque, une terre d’un rouge feu, souple et fragile, où la moindre trace de pas s’imprime. Les plantations sont cultivées sans produit chimique, étroitement contrôlées par des ingénieurs agronomes qui en surveillent l’irrigation. Cette région est morcelée en une multitude de petites exploitations de plaine et de vallée – les Vegas – qui, toutes, cultivent les même plants, fournis par les stations expérimentales cubaines. Le terroir de Havane, c’est comme un grand cru de Bourgogne, il y a cette même recherche de la qualité, ce même amour du produit, ce même travail artisanal qui leur donne cette incontestable supériorité. Le tabac est une plante d’hiver, dont la culture ne commence qu’en octobre pour s’achever au plus tard fin mars, début avril. La plante mettra trois mois à atteindre sa taille définitive: 1,7 à 1,8 m. Le dernier bourgeon étant retiré pour arrêter la croissance. »
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