Certains restaurants ont décidé de la développer, d’autres jouent la carte du verre. Le demi-bouteille semble en tous cas répondre à des besoins actuels basés sur la modération. Bien ou pas bien? Une question posée (et pas qu’à moitié) à Philippe Meyroux, de l’Ame de la terre à Ruffey-les-Echirey.
« Dans la restauration, il y a de plus en plus de demande pour la demi-bouteille, et ce en raison de l’évolution de la réglementation et donc de la consommation des clients. Les gens boivent moins. La politique des restaurateurs évolue. Certains font le choix du vin au verre, d’autres optent pour la demi-bouteille. Seulement voilà, c’est un contenant sur lequel les vignerons hésitent à se positionner. Une demi-bouteille se vend peu aux particuliers, peu à l’export. Surtout dans une demi-bouteille, le vin évolue beaucoup plus vite que dans un 75 cl. Plus le contenant est petit, plus l’évolution sera rapide. A l’inverse, plus le contenant sera gros, plus l’évolution sera lente. Rappelons ici que les meilleurs contenants sont le magnum et le 3 litres, c’est là où on a le meilleur équilibre dans l’échange avec l’oxygène. Du coup, les demi-bouteilles, ce sont des vins à boire jeune, 2 à 3 ans pas plus pour les appellations simples. Ça n’est donc pas forcément un bon calcul pour les vignerons. »