Quantité record depuis les années 80 et millésime hautement qualitatif : la 62e vente des vins des Hospices de Nuits, ce dimanche 12 mars, va atteindre des sommets. Jacky Rigaux a dégusté les cuvées sur fût et en est ressorti séduit. Le chantre des vins de haut lieu revient sur cette grande année 2022.
Par Jacky Rigaux
L’hiver ne fut ni franchement froid, ni franchement humide, avec seulement quelques jours de gel et une pluie assez abondante en décembre. À partir du mois d’avril, la chaleur et la sécheresse s’installèrent durablement, provoquant un débourrement (ndlr, quand les bourgeons sortent sous la pression de la sève) précoce qui mettait les vignes au risque des gelées printanières. Lesquelles furent heureusement faibles et limitées cette année-là.
On constatait une très importante quantité de grappes potentielles. La floraison ne pouvait être que précoce et rapide. Débutée vers le 20 mai, elle se terminait dès la fin du mois. Une légère pluie très bien venue, le 24 mai, accéléra le processus. Toutes les baies furent fécondées, avec très peu de coulure (ndlr, les baies non fécondées qui tombent), promesse d’une récolte abondante à venir !
En rouge les robes sont superbes, les arômes déjà très développés avec de riches parfums de fruits noirs, d’épices et de fleurs, les tannins sont souples, avec de la fraîcheur, de la finesse et une élégance évidente : la promesse de vins complexes, très consistants, de grande texture, longs et sapides, avec un potentiel de garde. Le seul vin blanc des Hospices est de même facture. « C’est notre plus grosse vente depuis 1982. Un millésime facile où les climats révèlent avec élégance leur singularité », pouvait résumer le régisseur Jean-Marc Moron, sourire aux lèvres.
Aperçu de quelques-unes des 19 cuvées, sur le millésime 2022, des Hospices de Nuits :
🍇 Dès la cuvée Irène Noblet, la seule à provenir de Gevrey-Chambertin, la grandeur du millésime 2022 éclate : grande texture veloutée, belle longueur, intenses arômes de fruits noirs, exquise sapidité.
🍇 Magnifique cuvée en appellation Nuits-Saint-Georges village, Les Lavières, avec une des plus belles robes. Une sensation de délicatesse dès l’entrée en bouche, une consistance très souple, une belle texture qui se prolonge longtemps en bouche avec une persistance aromatique sur la mûre.
🍇 Avec le premier cru Nuits-Saint-Georges Les Terres Blanches, on entre dans la grande complexité avec un équilibre royal et une délicate fin de bouche.
🍇 Belle salivation dès l’entrée en bouche pour Les Porrets-Saint-Georges, qui se déploient sur une texture déjà très soyeuse.
🍇 Avec le Nuits-Saint-Georges premier cru Les Didiers, monopole de 2,5 ha du domaine des Hospices, cuvée Jacques Duret, on entre dans le subtil monde des arômes floraux. Fagon, l’autre cuvée de ce climat, s’affirme de façon magistrale. Les tannins sont très présents tout en se fondant dans une chair gourmande.
🍇 Les Saint-Georges, cuvée des Sires de Vergy, confirment leur légitime ambition à être un jour un grand cru, avec une consistance flexible, une élégante viscosité, une somptueuse texture satinée, une exceptionnelle persistance aromatique sur les fruits noirs, les épices et quelques touches florales. Les Saint-Georges, cuvée Georges Faiveley, ajoutent une attaque encore plus racée, quand la cuvée Huges Perdrizet, (une seule pièce !) se présente avec encore plus d’énergie.
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