Dans le confort feutré et musical du salon Louisiane, les cinq continents s’invitent à l’hôtel Le Cep pour célébrer la Bourgogne et l’amitié. Il en sera de même pour ce week-end d’inauguration de la Cité des Vins de Beaune. Cela se vit surtout dans les « afters » de chapitres du Clos de Vougeot qui font de Beaune et de son bel hôtel un monde vraiment à part…
Quelques coupes de champagne grand siècle sont servies dans la cour Brunet. Puis le cortège enjoué passe aux choses « sérieuses ». Ari Vatanen et Dominique Chapatte sont au centre des attentions. Entre deux journées de fête populaire autour de la mécanique d’exception, la deuxième édition de Prestige Auto Beaune a réservé son moment le plus exclusif à l’hôtel Le Cep.
Devant une trentaine de VIP passionnés par le sujet, Jean-Claude Bernard a sorti ses plus grands flacons. En dire plus serait déjà en dire trop. Le privilège est intime, pour ne pas dire secret. Ce qui est exclusif doit le rester. Un art de vivre à part entière rue Maufoux.
Tout juste peut-on évoquer ce bâtard-montrachet qui croise les délices du traiteur verdunois Didier Denis. Un des plus grands pilotes de tous les temps et une figure médiatique emblématique de l’excellence motorisée se soumettent au jeu des questions. L’échange est nourri. Le plaisir tourne à plein régime. Rien d’étonnant, cette complicité subtile et intime est la signature du Cep. Un espace hors du temps, durant lequel Laurent Tapie, le fils de Bernard, concepteur de l’hypercar Delage, pousse la chansonnette. Unique, résolument unique.
Un piano et un drapeau
La scène se déroule dans le salon Louisiane. L’endroit a du vécu. On l’a baptisé ainsi en hommage au pianiste américain Ronnie Kole, le seul artiste qui a eu droit de son vivant à sa statue à la Nouvelle-Orléans. Un fidèle parmi les fidèles de la maison. Que dire de plus, si ce n’est que le musicien, comme tant d’autres avant et après lui, a fait de l’établissement beaunois son refuge, prolongeant ses soirées tastevinesques du château du Clos de Vougeot de virtuoses et mémorables sets musicaux qui enflamment encore la mémoire du Beaune secret.
« On a acheté un piano spécialement pour lui », confie Jean-Claude Bernard. L’Amérique n’est jamais loin. Lui et son père Marino ont été déclarés citoyens d’honneur en Louisiane. Los Angeles a aussi laissé sa patte dans l’établissement beaunois. Ou, pour être précis, un bout de tissu étoilé décroché du fronton du Capitole par des Californiens addicts à la Bourgogne et à la Saint-Vincent tournante depuis… 23 ans.
Alors oui, l’Hôtel Le Cep n’a rien d’un endroit ordinaire. Il est une formidable chambre d’écho de la confrérie des Chevaliers du Tastevin. Même si la dimension internationale de l’hôtel ne peut effectivement pas échapper aux secousses de la planète. « Nous n’avons pas pu célébrer le 30e anniversaire de la sous-commanderie de Saint-Pétersbourg, c’est un véritable crève-cœur », souligne encore avec regret le propriétaire de l’établissement.
L’hymne à l’amour
En attendant des jours meilleurs sur le front de l’est, au nord, les tulipes continuent à pousser. Lorsqu’ils viennent célébrer la Bourgogne parmi les chevaliers du Tastevin, les Hollandais habillent Le Cep de leur emblème floral. « Il y en a partout, on leur offre l’apéritif à chaque fois », s’enthousiasme Jean-Claude Bernard. Puis les bulles pétillent entre les bulbes.
Quand vient le temps de Musique & Vin, en juin, la voix puissante du grand ténor maltais Joseph Calleja se répand parfois entre les murs de l’hôtel. Il y a toujours une cause à défendre. « Dans le cadre d’enchères conduites au profit d’œuvres solidaires à Vougeot, sans m’en rendre compte vraiment, j’ai acheté son interprétation a capella de l’Hymne à l’amour », se souvient amusé l’hôtelier beaunois. Une interprétation magistrale. De grandes et belles bouteilles ont alors été exhumées de la cave de l’hôtel pour célébrer ce moment exceptionnel.
Le monde a donc rendez-vous avec Le Cep. Ce qui, à la croisée des chemins, peut poser les limites du don d’ubiquité. Mi-mai, pendant que ses nouveaux amis Ari et Dominique régalaient de leurs aventures le cercle VIP de Prestige Auto Beaune, Jean-Claude Bernard avait une pensée ailleurs. Au même moment, sous les voûtes cisterciennes du château du Clos de Vougeot, une dizaine de ses filleuls indiens étaient intronisés.
Quand on connaît l’attachement du lieu à la culture ayurvédique, il n’est pas difficile de comprendre son embarras. « J’ai organisé le vendredi soir, spécialement à leur attention, une petite réception très chaleureuse, ils en ont été très touchés » précise-t-il. Bien joué. Car dans l’art de recevoir en toute circonstance, le moindre détail compte. Même s’il doit se jouer à l’échelle du monde.