L’assemblée générale de l’Umih Côte-d’Or (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) s’est tenue mercredi 10 avril, à l’École des Métiers Dijon-Métropole. Le syndicat de l’hôtellerie-restauration a fait un tour d’horizon des défis de la filière en 2024. Patrick Jacquier, président depuis 15 ans, ne renouvellera pas sa candidature lors des prochaines élections le 29 avril prochain.
Clap de fin pour Patrick Jacquier, figure emblématique de l’hôtellerie-restauration en Côte-d’Or. Le patron de Hôtels Bourgogne Qualité a annoncé, avec une certaine émotion, ne pas renouveler sa candidature à la présidence de l’Umih Côte-d’Or, mercredi 10 avril, lors de l’assemblée générale du syndicat : « Depuis 1994, je suis président des hôteliers de chaîne et depuis 2008, président général. Il est important qu’une nouvelle équipe prenne le relais et je ne doute pas qu’ils continueront de diriger l’Umih Côte-d’Or et ses 600 adhérents avec bienveillance. » Lors de cette assemblée générale, les acteurs de la filière ont fait le tour des grandes problématiques de l’année 2024. Résumé point par point.
👉 Un secteur en tension
Le premier trimestre 2024 a été marqué par « un nombre considérable » de redressements et de liquidations judiciaires dans le secteur. « Nous devons retravailler la revalorisation des filières. Beaucoup de nos salariés sont partis vers d’autres horizons, alors que c’est l’industrie qui recrute le plus. Malheureusement, le gouvernement n’a toujours pas reconnu notre filière comme un secteur en tension, alors que les chiffres le montrent bien », déplore Patrick Jacquier. Outre la problématique des salaires, le logement constitue également un obstacle à l’embauche. La prolifération des locations Airbnb restreint l’accès au logement pour les employés, posant ainsi un défi supplémentaire à surmonter. Petit rayon de soleil dans la grisaille : Xavier Mirepoix, président de l’École des Métiers Dijon-Métropole, a annoncé l’ouverture de deux formations en septembre 2024 : barman et sommelier-caviste. De quoi répondre aux besoins de recrutement des entreprises locales.
👉 Le label « fait maison », bonne ou mauvaise réforme ?
Le débat autour de la transparence dans la restauration a pris une nouvelle tournure, alors que le gouvernement s’engage dans un projet de loi visant à réviser le label « fait maison ». L’Umih national et d’autres acteurs clés de la restauration ont réussi à convaincre les parlementaires d’abandonner l’idée initiale d’inscrire la mention « non-fait maison » sur les menus. Une proposition jugée « contre-productive » par le président de l’Umih Côte-d’Or. Le report du projet de loi à l’automne permettra aux professionnels de continuer à travailler sur un dispositif qui informera mieux les clients, tout en valorisant les savoir-faire du secteur. « Nous sommes pour la transparence et la qualité dans l’assiette. En revanche, nous refusons de stigmatiser les professionnels qui ne peuvent pas proposer des produits faits maison, en raison notamment de contraintes de main-d’œuvre et de budgets des clients », souligne Véronique Siegel, présidente des hôteliers Umih national.
👉 La régulation des hébergements touristiques
La régulation des hébergements touristiques est un des défis majeurs de la filière. « L’Umih a assigné Airbnb en justice en 2018 pour concurrence déloyale. Nous accusions la plateforme de non-respect de la réglementation, qui avait pour effet l’appropriation illicite de la clientèle au détriment des hôteliers. » L’audience est fixée au 26 avril 2024. De son côté, Booking supprime une offre sur deux à Paris depuis trois mois, suite à la multiplication des annonces frauduleuses : « Il y a un risque d’avoir des clients qui arrivent sur Paris et qui n’auront finalement pas d’hébergement notamment pour les JO », s’inquiète Véronique Siegel. Malgré une première lecture à l’Assemblée nationale en janvier, le projet de loi ne passera au Sénat qu’à la fin du mois de mai. Cette attente prolongée est d’autant plus frustrante pour le syndicat que Airbnb est un sponsor important des Jeux olympiques. « Nous voulons que les gens qui font le même métier que nous aient les mêmes règles. » À bon entendeur.
👉 La Côte-d’Or, une destination gourmande
La renommée de la Côte-d’Or en tant que destination gastronomique ne cesse de croître. Récemment, la sortie de terre de la Cité des Climats et vins à Beaune et les événements organisés par Dijon Bourgogne Events y ont contribué. « Nos bonnes tables, nos étoilés Michelin, nos bonnes caves et nos bars à vin sont des atouts pour rendre notre destination incontournable », a conclu Patrick Jacquier.
Le conseil d’administration de l’Umih Côte-d’Or
Branche des cafés, brasseries, discothèques et monde de la nuit
– Gilbert Febvay (Le Beverly, Dijon)
– Fabrice Burdin (Cocktails Art Agency, Dijon)
– Christophe Le Mesnil (Le Melkior, Dijon)
– Christine Jorant (La Jamaïque, Dijon)
– Christophe Petit (Les 3 Brasseurs, Dijon)
– Rémi Robert (Le Smart, Dijon)
– Clémence Carminati (Café des Forges, Dijon)
Branche hôtels indépendants
– Lionnel Petitcolas (Castel de Très Girard, Morey-Saint-Denis)
– Rémi Besozzi (L’Orée des Vignes, Gilly-lès-Cîteaux)
– Lucie Brindjonc (Hôtel-spa Le Cèdre, Beaune)
– Jean-François Martinet (Maison Cabotte, Beaune)
– Philippe Gaillard (Campanile, Dijon)
– Arnaud Thenard (Hôstellerie d’Aussois, Semur-en-Auxois)
– Séverine Petilaire-Bellet (Hostellerie de Levernois, Levernois)
– Marylène Munnier (Maison Philippe le Bon, Dijon)
Branche restaurants-traiteurs
– Stéphane Derbord (Comme à la Maison, Gemeaux)
– Annabelle Grappin (Chez mes Soeurs, Dijon)
– Guillaume Bortolussi (Café Gourmand, Dijon)
– Richard Texeira (Au Bureau, Dijon)
– Michel Simon (Pietro Restaurant, Beaune)
– Christophe Gonnet (Le Riva Plage, Glanon)
– Ahlame Buisard (Relais de la Source, Saint-Seine-l’Abbaye)
– Chloé Winklemann (Le Double V, Daix)
Branche hôtels de chaîne
– Médéric Fauchille (Mercure Beaune Centre)
– Rudy Maire (Kyriad Dijon Gare)
– Christophe Brahy (Campanile Beaune)
– Romane Denni (Novotel Dijon Sud)
– Christophe Delbecque (Holiday Inn Express, Saint-Apollinaire)
– Anthony Jacquier (Ibis Dijon Gare)
– Alexander Krips (Hôtel Mercure, Dijon)
– Cordelia Martiny (Holiday Inn Toison d’Or, Dijon)