À quelques jours du grand rendez-vous annuel de la REF21, le nouveau président du Medef Côte-d’Or met en garde sur la perte de compétitivité française.
Vous êtes à la tête du Medef Côte-d’Or depuis cinq mois maintenant. Quelles actions avez-vous mises en place et quel est votre bilan jusqu’ici ?
Jean-Philippe Porcherot : J’ai été élu en mai, après plusieurs années au conseil d’administration et au bureau. En lançant mon entreprise, j’avais adhéré au Medef Côte-d’Or pour développer mon réseau. Bien que le développement de mon entreprise, Atol Conseils & Développement, soit davantage national que local, le fait de rencontrer des pairs sur notre territoire régional a eu une vraie valeur pour moi. J’y ai découvert non seulement des opportunités professionnelles, mais aussi des échanges très enrichissants avec des dirigeants de tous horizons, des personnes d’une grande qualité humaine.
Depuis mon élection, nous avons entrepris plusieurs changements lors de notre assemblée générale, en mettant à jour nos statuts pour intégrer plus de collaboration et de diversité. Le Comex 40, qui regroupe les dirigeants de moins de 40 ans du Medef, a beaucoup travaillé sur cette refonte, qui vise à renforcer notre logique collaborative et participative. Par exemple, nous avons instauré six vice-présidences thématiques, comme la compétitivité, la transition écologique, le numérique et la cybersécurité. Ces commissions, animées par des bénévoles, ont maintenant des référents au conseil d’administration, valorisant davantage le travail de chacun. C’est l’un des objectifs majeurs : donner plus de voix à toutes les initiatives pour renforcer notre action collective.
Parlez-nous de la REF 21 cette année. Quels sont les principaux thèmes et comment avez-vous imaginé cet événement ?
Cette édition marque une véritable évolution. Nous l’avons appelée « Aux actes ! », en insistant sur la nécessité de passer à l’action. L’environnement économique et les attentes des collaborateurs évoluent rapidement. Entre la transition écologique, la numérisation, et les attentes sur les modes de travail, nous devons tous nous adapter en permanence. Pour répondre à ces défis, nous avons voulu changer de format, passer d’une conférence à une série d’ateliers interactifs, permettant à chaque participant de composer sa journée en fonction de ses besoins. Nous attendons entre 300 et 400 participants, avec un programme qui comprend des experts comme le cabinet Carbone 4 de Jean-Marc Jancovici sur la décarbonation, ou encore Maître Bensoussan, grand expert sur le juridique numérique.
Comment cette REF 21 répond-elle aux besoins des entreprises locales, notamment face aux défis économiques actuels ?
Effectivement, le contexte est difficile, surtout avec l’incertitude politique récente et l’augmentation des faillites, qui touchent maintenant des PME plus importantes. Il ne s’agit plus des suites de la crise sanitaire, mais d’un problème de compétitivité. En France, nos gouvernants ont tendance à ajouter de la norme aux normes, notamment en sur-transcrivant les directives européennes. La situation économique est, de fait, complexe, avec une pression sur la compétitivité de la France par rapport à d’autres pays européens, ou aux États-Unis. En réponse, la REF21 vise à offrir des solutions concrètes. Par exemple, des ateliers sur la décarbonation encouragent des projets collectifs soutenus par l’ADEME, pour permettre à nos entreprises locales de mieux aborder cette transition. Le but est de développer des réseaux et des synergies pour que chaque entreprise ait les outils pour réussir cette transformation.
Quels sont les objectifs principaux pour la suite de votre mandat au Medef Côte-d’Or ?
Notre rôle est de continuer à renforcer le dialogue avec les entreprises, d’organiser des événements qui soient de véritables lieux d’échange. Nous mettons aussi en avant des initiatives nationales comme « Les entreprises s’engagent », ou encore le réseau femmes du Medef, avec des événements réguliers qui suscitent un grand intérêt. Enfin, nous plaidons pour une simplification réglementaire : l’excès de normes en France nuit à notre compétitivité et pèse sur nos entreprises. Nous attendons encore le fameux choc de simplification. À travers le Medef Côte-d’Or, nous portons ce message, afin de simplifier et adapter notre environnement entrepreneurial à un monde en évolution toujours plus rapide.