Bourgogne Magazine n°53 vient de sortir en kiosque. Il compte plus de 200 pages, pèse près un kilo et ses parents se portent bien. Surtout, il signe le renouveau d’une revue territoriale existant depuis 1995. Argument de poids : à 8,90 euros le kilo de Bourgogne, ça n’est vraiment pas cher ! Edito.
Par Dominique Bruilllot
Le nouveau Bourgogne Magazine a refait sa façade, renforcé ses fondations et doublé sa surface d’expression tout en adoptant un rythme saisonnier. Malgré une certaine augmentation, du point de vue du rapport poids/prix/qualité, le lecteur est le grand gagnant de ce changement, qu’on se le dise.
Cette petite révolution n’a rien d’une fantaisie. Dans la vie de tous les jours, une information immédiate est livrée tous azimuts, sans filtre et sans contrainte, au risque de déraper. D’autres médias répondent à un besoin de recul et de hauteur, de plus en plus sensible dans les kiosques. Nul besoin de préciser dans quelle catégorie se situe Bourgogne Magazine.
200 pages, cela permet de redonner place à l’image. En la matière, chers lecteurs, vous avez prouvé tout votre talent. Il y avait bien longtemps qu’un portfolio ne nous avait pas autant emballés. Fruit de la collaboration active d’une soixantaine de participants, cette traversée de la Bourgogne par vos images est un acte d’amour pour notre région.
200 pages, cela nous autorise à développer quelques sujets sans tabou. Profitant de son travail d’historien, nous avons ainsi demandé à Christophe Lucand de remettre au jour les pratiques d’une période trouble dans le vignoble. Les nazis buvaient bons. Pendant que certains « dégustaient » sur les champs de batailles, d’autres faisaient un commerce profitable avec ces amateurs d’un genre douteux. Que personne n’en doute.
200 pages, cela donne envie de flâner vers des destinations heureuses, le verre à la main du côté de Saint-Bris-le-Vineux, dans les pas des « pattes bleues » du côté de Louhans. Du fringant sauvignon à la délicate chair de la volaille de Bresse, le champ des investigations possibles est large. D’autant qu’on « risque », pour faire ce chemin, d’en passer par les grands crus de la Côte de Nuits, par cette route qui fête ses 80 ans.
200 pages, cela invite à s’émerveiller de la nature qui nous est offerte, les yeux dans les yeux d’un félin d’exception comme le chat sylvestre. Puis de s’interroger sur l’évolution de nos vignes, tout en savourant le regard subtil que Klapisch a su poser sur la Bourgogne.
200 pages, cela suggère de s’intéresser de près à cette métamorphose que va vivre l’entrée sud de Dijon, autour de la future Cité internationale de la gastronomie et du vin et de la rue Monge. Ou encore de suivre de près le ticket immobilier gagnant dont semble bénéficier la petite voisine Dole après la constitution de la nouvelle région.
200 pages, enfin, c’est à peu de choses près un kilo sur la balance. Et le kilo de Bourgogne à 8,90 euros, ça n’est vraiment pas cher. Enfin, on l’espère.