Aujourd’hui on la connaît parce qu’elle est l’une des rues plus attractives de Dijon. L’occasion ou jamais de se souvenir que son nom, Godran, a lui aussi son histoire… celle d’un certain Odinet Godran notamment.
Au XVe siècle, les commerçants fortunés forment une bourgeoisie qui s’installe à la chambre de la ville, et parviennent à acheter les charges de la magistrature pour établir, au fil des ans, la noblesse de robe de Dijon.
C’est le cas d’Odinet Godran, mercier rue Tonnellerie à Dijon, qui se livre aussi au commerce des grains. Avec Thomas Berbisey, c’est lui qui obtint le déplacement du parlement de Bourgogne de Beaune à Dijon. Vers 1450, Odinet Godran et son épouse Marguerite Salemond font construire leur hôtel particulier (actuel hôtel des Godrans) qui s’étendait alors jusqu’à l’actuelle rue de la Liberté.
De nos jours, il n’en subsiste que quelques parties, comme cette tourelle aux fenêtres en accolade (visible au 1 de la place François-Rude) et le passage voûté d’ogives qui se trouve derrière. Le principal corps de bâtiment (61, rue des Godrans) a abrité le commissariat central de Dijon jusqu’en 1973, puis les locaux du Centre communal d’action sociale jusqu’en 2013.
Après Odinet, d’autres Godran se succéderont au parlement de Bourgogne, dont Jacques, deuxième président en 1537, qui se fera construire un hôtel (au 7 de l’actuelle rue Hernoux), et son fils Odinet (un autre), le fondateur du collège des Godrans qui abrite désormais la bibliothèque d’études (actuelle rue de l’École-de-Droit).