Dans les coulisses du Salon de l’Agriculture
Au cœur de l’espace des régions, la viticulture bourguignonne tient le haut de l’affiche. D’abord parce que la Bourgogne a fait de l’oenotourisme un axe fort de sa communication. Aussi parce que dans le sillage de la candidature des Climats à l’Unesco, la dynamique continue de porter la viticulture territoriale. Du coté de Paris, on joue la carte de la carte de la pédagogie. Il y a encore du boulot en la matière. Suivez le guide.
Le nez plongé dans « l’entonnoir », Valérie s’étonne. Cette parisienne de 42 ans avoue aimer le vin, plutôt le bordeaux d’ailleurs ! Devant les aromes de vanille, de fruits des bois, elle est déconcertée…
Les heures s’égrainent et la mini cave aux aromes du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne a toujours autant de succès. A Paris, le BIVB a été invité à présenter une nouvelle formule de son approche sensorielle du vin, une cave aux arômes plus petite que son ainée mais qui ne manque pas de charme. Valérie, elle, est allée un peu plus loin, rejoindre Stéphane Philippe. Durant toute la durée du Salon de l’Agriculture, au cœur de l’espace Bourgogne, ce formateur de l’Ecole des vins à Beaune anime des ateliers gratuits d’une vingtaine de minutes.
Un véritable marathon ! Les cours ne désemplissent, une dizaine de personnes à chaque fois, et tout s’enchaine très vite. Tout commence par une dizaine de minutes consacrées à une exploration du vignoble bourguignon à travers ses principales caractéristiques, les terroirs, les Climats, les appellations. Viennent ensuite 10 minutes réservées à une dégustation commentée autour de deux vins (un blanc, un rouge), pour apprendre à regarder, sentir, goûter et expérimenter de nouvelles sensations gustatives. L’opération fait mouche ! Très vite les questions des participants fusent, les 20 minutes en deviennent 30, puis 40 même ! « Les gens connaissent de manière générale l’approche sensorielle du vin. Ils savent utiliser leurs yeux, leur nez, leur palais. Le problème c’est qu’ils n’ont pas toutes les clés pour ensuite interpréter tout ce qu’ils ressentent. Et c’est là que je rentre en jeu », sourit Stéphane Philippe.
Alors bien entendu, ce n’est pas en 20 minutes que ces visiteurs vont apprendre à déguster, qui plus est dans l’atmosphère si particulière du Salon de l’Agriculture, mais déjà l’approche est originale : « ce qui est positif c’est que tous les visiteurs ont une très bonne image des vins de Bourgogne, des vins qu’ils considèrent comme gourmands et chaleureux. Mais leur connaissance est à approfondir, beaucoup ne perçoivent pas la diversité des terroirs, des climats, des appellations. Ça c’est pour eux, une réelle découverte. Notre présence ici est essentielle, car il est de notre devoir de former les gens, de leur montrer que nos vins sont faits par rapport à une parcelle, une origine, des conditions climatiques ». A l’heure, où les climats du vignoble de Bourgogne sont plus que jamais engagés dans une démarche Unesco, cette grande explicitation de texte revêt un caractère essentiel. L’opération de « com » fonctionne en tout cas plutôt bien. Valérie, elle, n’a pas loupé une miette du discours de Stéphane Philippe, et nul doute que son approche des vins de Bourgogne sera désormais différente. « Ici c’est la Bourgogne » continue d’entonner Flavien au micro, le slogan est repris partout sur les stands.
Pas le temps de souffler, une gorgée -d’eau cette fois -, et Stéphane repart en campagne, avec passion et pédagogie. A deux pas de là, c’est Fréderic Gillet, tonnelier à Meursault, invité par le Conseil général de Côte-d’Or (très présent sur le SIA), qui débute à son tour une démonstration. L’opération séduction bat son plein !
- Journée Bourgogne sur le salon. Mardi c’était une journée 100% Côte-d’Or au premier étage du Hall 7 du Parc des Expositions de Paris. Aujourd’hui, place à la Bourgogne dans son ensemble. De nombreux élus régionaux et représentants des filières agricoles font le déplacement. Une journée d’animations, tous azimuts pour faire la promotion de la région et de son agriculture.