La « jam » session d’Alex Miles, le plus dijonnais des Américains

« Jam », en anglais, ça veut dire confiture. Et des confitures, le plus dijonnais des Américains en produit des pots à la pelle. Alex Miles va même en faire un livre. Le père du mémorable événement franco-américain 4-14 Festival a toujours autant envie de partager sa passion pour la cuisine et les échanges culturels.

Définitivement multicasquettes, Alex Miles demeure un infatigable promoteur du bien-manger. Installé à Dijon, l’Américain sort bientôt un livre sur ses « jams ». © Isabelle Smolinski

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Alex Miles est une vraie figure dijonnaise, cette (future) métropole qu’il découvre en 1995. Il relève alors le défi de prendre la direction régionale de feue l’enseigne Point chaud. Pour, un an plus tard, passer à tout autre chose : enseigner l’anglais à l’école de commerce et la sociologie de l’alimentation à l’université. Ce n’est là qu’un aperçu d’un personnage multifacettes qui incarne la passion pour la cuisine et le partage. Normal, car l’un ne va pas sans l’autre.

Alex a tout fait dans sa vie. Il a travaillé pour Moët & Chandon à Epernay et en Californie. Il a représenté Lenôtre. Puis ouvert sa propre pâtisserie aux États-Unis, huit ans durant. Roi des desserts internationaux à l’ONU, prince des entremets surgelés « light », il sera duc des saveurs à Dijon.

Elisabeth, avec laquelle il partage sa vie depuis plus de 40 ans, le confirme. Cette Parisienne, kiné de formation, n’a pas bronché quand il a fallu poser ses valises en Bourgogne : « Nous sommes tombés en amour de Dijon, car c’est une ville accessible et agréable. » Une ville qui n’aura pas de mal à exciter l’imagination débordante de son insatiable mari, omniprésent dans la vie locale, à travers les médias où il chronique volontiers (Bing Bang, France Bleu, RCF, Arts & Gastronomie…), les cours qu’il donne avec passion et les missions de conseil qu’il assure auprès d’entreprises de l’agroalimentaire.

On se souvient surtout de son excellente idée de relier le jour de l’Indépendance des États-Unis à celui de la Fête Nationale francaise. Le 4-14 Festival, du 4 au 14 juillet a, deux années durant, célébré en musique et en cuisine l’amitié franco-américaine, pour ne pas dire burgondo-américaine. Le Vermont puis la Nouvelle Orléans furent les invités. Cet événement festif et populaire, « musique, food and fun », a marqué les esprits. New York aurait était au programme de la troisième édition. « Mais nous manquions de financements » regrette encore Alex.

Le bonheur est dans le pot

Le pâtissier saltimbanque a passé la barre des 70 ans. Ses yeux s’émerveillent toujours, mais il doit prendre soin de lui. « C’est ainsi que j’ai découvert, il y a cinq ans, les bienfaits de manger tous les matins une banane, un yaourt et un peu de confiture. » De là au passage à l’acte, il n’y a qu’un pas vite franchi pour un pâtissier de sa trempe. Alex se met à faire ses confitures à lui, avec une inventivité puisée dans ses escapades régulières autour des halles, son endroit favori parmi tous à Dijon.

Le sucre est un ennemi séducteur. « Au départ, il était là pour conserver. Je limite sa présence à 20 % car j’utilise du citron bio », précise Alex. Le plus dijonnais des Américains veut aussi prouver son attachement à ce territoire gourmand qui l’a adopté. Il va bientôt commettre un livre de ses confitures, avec l’éditeur Liralest* et la photographe Isabelle Smolinski, habituée à ce genre de réalisation. Confiture en anglais, ça se dit « jam ». Pour le swingueur des saveurs, ce sera donc une belle « jam session ».   


(*) L’éditeur haut-marnais Liralest vient de sortir Dijon et sa moutarde et prépare, en dehors du livre d’Alex Miles, un ouvrage sur le pain d’épices et un autre sur le cassis. 

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🇺🇲 #5 Alex Miles, personnage multicasquette et fin gourmet
🇬🇧 #4 Deborah Arnold, Dijon et sa cité des dukes
🇬🇧 #3 Jasper Morris, pape des dégustateurs en Bourgogne
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