Du haut de ses 5,5 millions d’euros de volume d’affaires et quelque 15 000 clients, Neyrat Immobilier est le plus important cabinet d’administration de biens de Bourgogne. Ce groupe familial jouit d’une assise très régionale à travers 12 agences dont son nouveau siège dans le quartier de la Sucrerie à Chalon. Une saga qui prend source au même endroit, en 1962. Un bail ! État des lieux chiffré.
Par Alexis Cappellaro
Pour DBM79
1962
Autunois d’origine, Robert Neyrat rachète le portefeuille d’une régie lyonnaise pour fonder sa petite agence à Chalon. La ville connait de profondes évolution à l’aube des années 70, les immeubles poussent comme des champignons, et le patriarche monte étape par étape son activité de syndic de copropriété et de gestion locative. Ce n’est qu’en 1994 qu’un autre bureau sera ouvert à Autun, comme deuxième corde à l’arc Neyrat. Ainsi débute la saga.
2000
Le nouveau millénaire marque l’arrivée de Bastien Neyrat dans l’entreprise. « Il est passé par tous les échelons, de stagiaire à salarié, jusqu’au rachat de l’entreprise en 2004, au départ à la retraite de son papa alors dans sa soixantième année », retrace son associé Philippe Chambin, qui connaît l’histoire par cœur. Sous l’impulsion de ce jeune chef d’entreprise sportif et endurant, une seconde agence à Chalon naitra en 2009 après l’acquisition du portefeuille de Gesim, puis Auxonne, puis Beaune… Au bout du compte, c’est une constellation de 12 agences en Bourgogne qui verra le jour, des plus conséquentes (Dijon en tête) aux plus petites mais essentielles au modèle économique (Saint-Martin-en-Bresse) voire aux plus exotiques (une treizième agence est à Saint-Raphaël, où le président officie au jour le jour). « Bastien a apporté son expertise transactionnelle, activité auparavant marginale. Aujourd’hui, Neyrat, c’est en moyenne 850 biens loués et plus de 300 biens vendus chaque année. »
2
Le groupe s’appuie sur une direction bicéphale, composée du président Bastien Neyrat et de Philippe Chambin au premier rang de l’opérationnel. Dorlinda Conceicao (responsable gestion-location) et Marlène Louis (responsable syndic) complètent le tableau stratégique. Arrivé en mars 2011, Philippe, Dijonnais pur souche de 40 ans, avait sous sa responsabilité quatre agences et comptait sur une vingtaine de collaborateurs. « Je mesure le chemin parcouru, notamment lors de notre arrivée à Dijon en 2012. Notre portefeuille de syndic y est le plus important, avec quelque 200 immeubles et 4000 lots. Je pense aussi aux efforts de mutualisation des agences sous une même entité juridique, qui n’a pas été une mince affaire, notamment pour la comptabilité métier syndic et gestion locative. Là est aussi notre savoir-faire, dans une configuration d’entreprise sans doute unique en région. »
15 000
Tel est le nombre de clients revendiqués par Neyrat Immobilier. « Nous voulons être à leur contact direct, leur faire prendre conscience qu’ils sont les premiers protecteurs de leur patrimoine, avec l’ambition aussi d’être au cœur du parc dont nous avons la responsabilité. Nos charges fixes s’en ressentent, mais c’est encore le seul moyen de cultiver une grande souplesse », commente encore Philippe Chambin. Cela passe par des efforts constants de médiation et de pédagogie et un haut niveau de service. « À ce titre, nous avons été le premier cabinet immobilier français à décrocher la version 2008 de l’ISO 9001. C’est la reconnaissance d’un standard international plaçant la satisfaction du client au centre des préoccupations. »
12 000
Au quotidien, 9 000 lots en copropriété et 3 000 en gestion locative sont assumés par Neyrat. Cela va des immeubles aux maisons de quartiers pavillonnaires, à l’immobilier d’entreprise au foncier viticole. « Le syndic de copropriété demande de plus en plus de technicité, fait remarquer l’expert. Animation des assemblées générales, préparation du budget prévisionnel, recrutement du personnel… »
90
Ils sont une petite centaine de collaborateurs, dont 35 au siège saône-et-loirien, répartis sur des services de gestion, de location, de transaction et de syndic de copropriété. Des femmes en majorité. « Sans démagogie aucune, j’observe que la gestion de copro s’est adoucie, le taux de conflits a sensiblement baissé. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? En tout cas, nous sommes sensibles à cette valeur ajoutée humaine. Notre métier touche à notre besoin le plus sensible, celui de se loger. »
5,5
Le volume d’affaires du groupe représente 5,5 millions d’euros. « Nous sommes financièrement indépendants et nous tenons à le rester », insiste son directeur associé. Dans le même ordre d’idée, le déménagement du siège social, au 1 de la rue Grange Frangy, au cœur du nouveau quartier de la Sucrerie, est une véritable étape (re)fondatrice. L’installation juste avant Noël « est hautement stratégique, dans le système névralgique de la ville voire du département, un peu à l’image de ce que peut être la Toison d’Or à Dijon toutes proportions gardées. La Sucrerie, c’est le nouveau visage de l’entrée sud de Chalon ».
2022
Objectif 22 en 2022 ! Le groupe familial poursuit son rythme de croisière et espère atteindre à cet horizon 22 agences en Bourgogne-Franche-Comté. « Cela passera par une croissance en Bourgogne du Sud, proche Tournus et Mâconnais, afin de « rejoindre » Lyon. Ailleurs, Besançon et Dole sont aussi des objectifs à terme, dans notre volonté de quadrillage régional. »