Jean Berger a toujours aimé les belles coupes de mariage et les tasses à vins. Il a confié une quarantaine de pièces de sa collection privée (fin XVIIe et XVIIIe siècles), aux bons soins du commissaire-priseur Alexandre Landre, pour une vente aux enchères inédite le samedi 19 novembre. L’événement mobilisera les Beaunois, et pas seulement.
« Pour être un bon antiquaire, c’est comme à la chasse, il faut savoir chercher. Vendre ça vient tout seul quand on a bien acheté. » Ainsi parle Jean Berger, antiquaire de la quatrième génération et chasseur de haut vol. Demandez-lui, par exemple, comment il a pu lever une vingtaine de bibliothèques à l’évêché de Langres, au nez et à la barbe d’une ribambelle de confrères. Le récit vaut le détour. Et le conteur est insatiable.
L’utile à l’agréable
Alors que son fils Alain poursuit avec talent la belle saga familiale au service de l’objet et de leur galerie située face aux halles à Beaune, ce grand antiquaire reconnu par ses pairs met un peu de distance avec son parcours professionnel. La mise aux enchères de son étonnante collection de coupes de mariages et tasses à vin en est le touchant témoignage.
« Ces coupes étaient offertes aux jeunes mariés, il y a leur nom dessus, j’y suis très attaché, mais rien n’est pire qu’un antiquaire qui garde tout pour lui. J’ai toujours fait ce métier dans le but de faire plaisir à la clientèle », plaide Jean Berger. En tout, une quarantaine de pièces exceptionnelles, pleines d’émotions au fond du récipient. De l’argenterie censée faire le bonheur. Le fruit aussi d’une quête insatiable, d’autant qu’à l’art de la vente, ce fin limier préfère celui de l’achat : « Il permet de joindre l’utile à l’agréable, l’utile c’est l’argent, l’agréable c’est la beauté de l’objet. »
De la beauté, ces coupes de mariés n’en manquent pas. Elles ont célébré des unions plus ou moins heureuses, c’est la loi du genre, de la fin du XVIIe siècle aux portes de la Révolution, une période qui a toujours passionné Jean Berger. Sans se dépareiller d’une attitude très bourguignonne, que l’antiquaire tient de ses parents.
Jusqu’à la lie
Ces objets remplis de tendresse et de promesses heureuses ont en effet été dénichés dans la grande région. Il en vient malgré tout de Mâcon, Chatillon, Trévoux dans l’Ain et même Strasbourg. Tous ont en commun une nature bachique et festive. Les retrouver à Beaune, quoi de plus naturel.
La galerie Berger s’est fait une réputation dans le domaine du mobilier du XVIIIe siècle, n’hésitant pas à imposer ses choix personnels, parfois à contre-courant des tendances. C’est la signature d’une maison de caractère au rayonnement international. Régulièrement, Alain et Jean Berger ont ainsi organisé des expositions à thème dans des lieux prestigieux. Le défi, cette fois-ci sera beaunois. Une vente que les amateurs du genre dégusteront jusqu’à la lie, le samedi 19 novembre à 14 h, au 26 place Monge, sous le marteau du commissaire-priseur Alexandre Landre.