Événementiel, restauration, vin… Le groupe JDA n’est plus un simple club omnisports. Trois ans après ce virage ambitieux et la création d’un groupe multiactivités, son président Thierry Degorce dresse un bilan positif.
Depuis quelques années, vous avez transformé la JDA en un groupe multiactivités composé d’une dizaine de filiales. Qu’est-ce qui a motivé cette transformation ?
Thierry Degorce : « Nous avons été un des premiers clubs de basket en Europe à devenir un club omnisports, ainsi qu’un groupe multiactivités. Je suis fier de cette transition. Pour moi, un club sportif professionnel est avant tout une société de spectacle. La majorité des clubs pros vivent grâce à des partenaires fidèles et au sponsoring. Le JDA Business Club compte d’ailleurs en son sein plus de 300 entreprises. Mais je souhaitais bousculer ce petit modèle classique et créer une vraie activité économique, qui profite directement au basket et au handball.
Aujourd’hui, cette activité économique profite-t-elle directement au sportif ?
On ne peut pas dire que l’on gagne de l’argent aujourd’hui. Mais nous développons des activités qui ont du sens. Nous investissons dans l’événementiel, la restauration, le vignoble… Toutes ces compétences réunies permettent de passer une soirée mémorable avant, pendant et après un match. Tout cela porte la marque JDA au-delà des frontières du sport.
En 2021, vous avez renommé le club JDA Bourgogne Dijon. Vous aviez une petite idée derrière la tête ?
Au début, les supporters n’ont pas vraiment compris l’ajout du mot « Bourgogne ». Je souhaite que la JDA Bourgogne Dijon soit un digne représentant de toute une région. Le sport sert aussi à mettre en lumière un territoire. La JDA Hand et Basket ont les épaules pour cela. Pour le basket, c’est notre sixième année d’affilée en coupe d’Europe. On va jouer en Turquie, en Israël, en Grèce… Récemment, on a parlé de la JDA Bourgogne Dijon partout sur les réseaux sociaux après notre remontada à Galatasaray (ndlr, la JDA a gagné 96-93 alors qu’elle était menée de 25 points à 15 minutes de la fin du match). Ces performances permettent de promouvoir la Bourgogne aux quatre coins du continent.
La construction d’une nouvelle salle est-elle la prochaine étape de ce développement ?
Oui, je milite pour cela depuis six ans auprès des collectivités. Mais cela n’avance pas, on tourne en rond… Les équipes de la JDA doivent avoir un équipement à la hauteur des ambitions du club. Si Thierry Degorce a connu un échec à la tête de la JDA Bourgogne Dijon, c’est celui-ci. Mais je ne lâche rien, je mettrais peut-être six ans de plus, mais je suis convaincu que le développement de la JDA Bourgogne Dijon passe par ce nouvel espace de travail.
Parmi la dizaine de filiales du groupe, on retrouve JDA Vignoble. Quel est le dénominateur commun entre le vin et le sport ?
Sport et vin sont de véritables vecteurs d’émotions. Les deux nous renvoient à de magnifiques souvenirs de partage avec nos amis, notre famille. Je souhaitais faire un clin d’œil à notre région en investissant dans le vin. De plus, cela répondait à un souhait personnel. Alors quand on peut lier l’utile à l’agréable, pourquoi s’en priver ? (rires)
La JDA Vignoble, c’est 22 hectares de vignes dans le Mâconnais avec le domaine des Arbillons. Vous avez également investi sur les hauteurs de Dijon récemment…
Nous sommes en train de planter 6 hectares de vignes sur le plateau de la Cras. Nous souhaitons faire partie de l’aventure Bourgogne Dijon (ndlr, un dossier de candidature pour la création d’une dénomination géographique de l’AOC Bourgogne a été transmis à l’Inao en octobre 2022). Nous avons aussi pour projet d’acheter un hectare de vignes sur le climat dijonnais Montrecul.
C’est tout un projet œnotouristique que vous avez imaginé…
En effet, nous avons acheté La Bergerie, un ancien centre de vacances situé entre Corcelles-les-Monts et Dijon. Des travaux sont en cours pour en faire un joli complexe hôtelier. Le premier bâtiment (22 chambres) vient d’être fini et va pouvoir accueillir des séminaires cette année. Il y aura une nouvelle tranche de travaux de septembre 2024 à février 2025. Si tout va bien, tout sera prêt en 2026 !
D’autres projets vineux sont-ils dans les starting-blocks ?
JDA Vignoble produit du blanc et du rouge en Bourgogne, il ne manquait plus que le rosé (rires) ! Ça tombe bien, nous venons d’acheter 10 hectares de vignes en Côtes de Provence. Il s’agit du domaine Mas Becky à Vidauban (Var), pas bien loin du célèbre Château Minuty, propriété de LVMH, ou encore du Château La Mascaronne, qui appartient à Tony Parker. Les vignes sont déjà bio, il y a un bâtiment de 280 m2 avec une cuverie. Nous avons déjà trouvé un chef de culture, Martin Caietta, qui est en place depuis le début de l’année. Tout est prêt, il n’y a plus qu’à ! Comme pour les vignes mâconnaises et dijonnaises, le rosé provençal sera estampillé « Domaine des Arbillons ». »