Un(e) secrétaire de mairie met en musique les projets du maire et de son équipe municipale. Un rôle tenu avec passion par Bénédicte Moniot, dans la dynamique commune de Belleneuve. Aussi précieuse qu’indispensable.
Selon une définition académique, le secrétaire de mairie met en œuvre les décisions du conseil municipal, organise les services administratifs et techniques, élabore le budget. La fonction requiert une capacité naturelle à voyager entre suivi des travaux et projets, finances, code des marchés publics, cadastre, État civil, logement, arrêtés municipaux, accueil des nouveaux habitants et code électoral… Elle constitue le pilier d’un écosystème fait d’humains et de citoyenneté.
Jamais d’ennui
Bénédicte Moniot y est venue par hasard, en 1992, quand elle accepte de remplacer l’instituteur et secrétaire de mairie d’Heuilley-sur-Saône, 300 habitants, brutalement décédé. « On me propose alors un mi-temps tout en ayant la possibilité de continuer à faire de la comptabilité à Dijon, mon premier métier », se souvient-elle. Puis ce sera l’exaltante création de la « comcom » de Pontailler-sur-Saône, au côté de Joël Abbey. L’autonomie, la mise en musique des projets, la possibilité d’apporter des arguments parfois contradictoires aux idées des élus, sont autant de motivations dans un quotidien jamais ennuyeux.
Vaches et cochons
Avant de rejoindre Belleneuve en 2014, Bénédicte a franchi différentes étapes. Le concours de rédacteur (cadre B) et, un peu plus tard celui d’attaché (cadre A). Après une période jurassienne enthousiasmante au sein de l’administration de l’école laitière de Poligny (Enilea) qui lui a permis de se recentrer sur les finances, sa passion première, cette gestionnaire dans l’âme a voulu gagner Belleneuve « motivée par mon attachement au milieu rural et mon intérêt pour le développement des communes rurales ». Depuis une dizaine d’années, elle œuvre donc en binôme avec Marc Boeglin, un maire dont on salue l’esprit d’entreprise.
Belleneuve compte aujourd’hui 1 640 habitants. Mais dans les années 70, sous l’impulsion du maire de l’époque et de la proximité de Dijon, sa population fut multipliée par six. Pour échapper aux travers de la « péri-urbanité », Marc Boeglin a installé une politique de dynamisation du centre, transgénérationnelle, associative et ouverte aux habitants, comme l’illustre le récent agrandissement de la mairie.
« La diversité des sujets à traiter est infinie, jusqu’à gérer des cochons ou vaches en divagation », souligne à propos celle qui, dans un rôle frontalier entre secrétaire de mairie et DGS (directrice générale des services), travaille avec deux autres collaboratrices et un service technique de cinq employés, car Belleneuve a beaucoup d’espaces verts ! « Marc est un meneur qui conduit plein de projets, comme la création d’un cabinet médical en 2017 ou d’un petit centre commercial en 2018 », se réjouit Bénédicte. Sans oublier la piste dite pump track qui va bientôt donner des ailes et du rebond à la jeunesse cycliste de ce « gros village ».
Et puis, l’air est bon à Belleneuve. Avec plus de 14 km2 de superficie, dont pas moins de 146 hectares de forêts en propriété, Bénédicte y a largement trouvé son souffle.