Le circuit Dijon-Prenois est incontestablement l’un des tracés les plus rapides de France. Long de 3 801 m, il est composé de huit virages. Chacun son histoire, chacun ses secrets. À commencer par le double-droite de Villeroy.
Propos recueillis par Thomas Désarménien
Âgé de 52 ans, le circuit Dijon-Prenois a marqué des générations de pilotes. Tous s’accordent à dire qu’il est l’un des tracés les plus emblématiques de l’Hexagone. Dans le milieu, on le considère même comme un des circuits les plus rapides de France : Alain Prost l’a parcouru en 1’01’’380, en 1982, à bord de sa Formule 1 Renault. Ici, chaque virage a son histoire et son lot d’anecdotes. À commencer par la ligne droite de la Fouine (1,1 km), la plus longue de France. « Elle est impressionnante, certaines autos peuvent atteindre les 280 km/h dans cette ligne droite, assure le pilote dijonnais Philippe Gaillard. Si on se positionne bien et que la voiture a les bons réglages, on peut espérer doubler dans le premier virage. »
Spectacle assuré
À Prenois, beaucoup de choses se décident au bout de cette ligne droite. Debout sur les freins, le moment est venu de dompter le premier virage : le double-droite de Villeroy. Un long virage à droite de 130 m qui se termine sur une pente à 7 %. Une courbe rapide propice à des dépassements parfois spectaculaires. « En 1973, je suis venu aux 1 000 km de Dijon. François Cevert avait une façon de mettre sa Matra en dérive dans le double-droite de Villeroy qui était absolument éblouissante », se souvient le journaliste sportif Jean-Louis Moncet, lors d’un échange avec Thomas Désarménien, le « monsieur Histoire » du circuit Dijon-Prenois. Ces dix dernières années, ce passionné d’automobile a interviewé plus de 85 légendes du volant pour retracer l’histoire du tracé dijonnais.
Chaque pilote aborde ce virage à sa façon. « C’est toujours sympa de gagner à Prenois parce qu’on a des sensations qu’on n’a pas ailleurs. Ici, les enchainements laissent la part belle aux improvisations », témoigne Guy Fréquelin, dix fois champion de France des rallyes et vice-champion du monde 1981. Pour Philippe Gaillard, ce virage très technique est un de ceux qui permettent de faire les plus grandes différences sur ses concurrents : « Il faut le prendre assez tard, car le point de corde est assez loin. L’entrée du virage se fait quasiment à l’aveugle, mais il est formidable car il permet de doubler en toute sécurité. » Puis de changer de trajectoire, parfois non sans dégât, pour attaquer le S des Sablières. La suite au prochain épisode…