Le circuit Dijon-Prenois appartient au patrimoine bourguignon. Chaque virage raconte sa propre histoire. Épisode 4 avec la parabolique.
15 avril 1977. Cinq ans à peine après sa construction, le circuit Dijon-Prenois fait un choix fort. Jugé trop rapide (les pilotes de Formule 1 le bouclaient en moins d’une minute), le tracé est rallongé d’environ 500 mètres. « La parabolique (ndlr, le virage ajouté) avait l’avantage de faire un point où l’on peut doubler, disons un peu plus facilement. Auparavant on ne pouvait quasiment le faire qu’au freinage au bout de la ligne droite », se souvient Nello Cheli. L’ancien pilote dijonnais sait de quoi il parle : il fut le premier à rouler sur la piste initiale en avant-première, avant même son inauguration officielle.
Ciel à fond
La parabolique apporte un aspect sinueux au circuit côte-d’orien. À la sortie de cette large épingle à droite, les pilotes entament alors une montée à 14 %, les yeux rivés vers le ciel. « On fait souvent la différence au chrono à l’entrée comme à la sortie de la parabolique. C’est un virage très particulier », explique Philippe Gaillard à Thomas Désarménien, le monsieur histoire du tracé dijonnais.
Ce virage apporte alors des sensations inédites et attire de grandes compétitions. Le Grand Prix de France de F1 fait son grand retour à Prenois en juillet 1977, le Tour de France suivra quelques semaines plus tard. Même le championnat du monde GT y fera escale dans les années 1990. Cet agrandissement est un pari réussi. Le petit circuit est devenu grand et a conquis le cœur de nombreux pilotes français et internationaux.
Patrimoine bourguignon
Les locaux aussi sont très attachés au circuit Dijon-Prenois. Nicolas Schatz ne dira pas le contraire. « Lancé à plus de 200 km/h sur un prototype de 600 kg, avec le ciel pour seul horizon dans certains passages en aveugle, plaqué au sol par la charge aérodynamique, je peux vous assurer que les sensations de vitesse et de plaisir sont très fortes. »
Septuple champion de France de course de côte, le Mâconnais y a signé sa première victoire en endurance. « En compétition, ce circuit m’a beaucoup souri. J’y ai gagné pas mal de courses, dont une manche du Championnat de France FFSA GT4 en 2018 avec Alain Gaunot sur une Ginetta G55, certainement une des plus belles victoires de ma carrière. À la grande surprise de tous, nous avons gagné au finish. Ce beau souvenir a définitivement scellé la relation affective qui me lie au circuit. » Prenois forge les légendes.