Entre le XIIe et le XIVe siècle, les ducs de Bourgogne résident à Beaune et disposent d’une chambre dans le bâtiment du Parlement, partie aujourd’hui détruite. Siège du parlement de l’Etat Bourguignon après le déménagement des ducs à Dijon, il le demeure jusqu’à son rattachement au royaume de France par Louis XI en 1478. L’Hôtel des Ducs de Bourgogne abrite depuis 1946 le musée de la vigne et des vins de Bourgogne, initialement situé dans la tour de l’horloge depuis 1938. Une riche histoire à retrouver dans les livrets du CAUE 21 : Petite Histoire de l’Architecture depuis l’an 1000 à Beaune.
C’est l’Académie Française qui légua en 1919 ce monument exceptionnel à la ville après l’avoir reçu de sa dernière propriétaire privée, mademoiselle Develle. Le rez-de-chaussée en pierre et le premier étage en bois, accessible par un escalier à vis situé dans la tour octogonale, sont typiques des constructions civiles du Moyen-âge. Si les bâtiments actuels, et notamment les colombages, les chapiteaux armoriés et la loggia spécifiques à la région laissent deviner la richesse de l’architecture qui n’a cessée d’être améliorée jusqu’au XVIe siècle, ils ne représentent cependant qu’une partie de ce que furent les demeures ducales de Beaune qui occupaient alors la moitié du castrum (enceinte fortifiée regroupant à la fois le château et les maisons du village).
C’est sa fonction de Parlement bourguignon qui a permis à ce bâtiment de traverser les siècles, puisqu’il fut amélioré et entretenu jusqu’en 1478 – date du rattachement de l’État Bourguignon au royaume de France – et sa fonction de « logis du roi », avant d’être cédé à des propriétaires privés en 1566. Les anciennes écuries dites « grange de Monseigneur » datent de la fin du XIIe siècle. Elles sont devenues les cuveries du Musée et accueillent les pressoirs. La tour des Vieilles Cuisines, la maison au Diénat qui regroupait les vins ducaux dans trois caves superposées, la Maison du treuil, la Chambre des marcs, résidence de percepteur de l’impôt versé – le marc – en échange de la charte d’indépendance de Beaune 1203 et la Maison du Parlement constituaient cet ensemble architectural de premier ordre.
Classé en 1924 à l’inventaire des Monuments Historiques, le bâtiment accueille depuis 1946 le Musée de la vigne et du vin de Bourgogne à l’initiative de Roger Suchet, sénateur-maire de Beaune et du muséologue Georges Rivière, « le magicien des vitrines », pionnier de la muséologie mondiale. Premier écomusée de France, labellisé Musée de France, il retrace 2000 ans de l’histoire du vignoble de Bourgogne, de l’époque gallo-romaine aux années 1920.