Les 1, 2 et 3 juillet, le Palais des congrès beaunois devient un paradis des belles mécaniques. L’événement Prestige Auto Beaune associera le nec plus ultra de l’automobile à la haute horlogerie, entre expositions et vente aux enchères.
Une à une, les voitures défilent sur l’écran de son smartphone. Puis viennent des avions, des motos, des montres de luxe semblant venir d’une autre galaxie. Autant de pièces d’exception qui seront proposées aux enchères le 3 juillet prochain au Palais des congrès de Beaune. Avec son épouse Laurence, Serge Bierry est le dépositaire de cette démarche très haut de gamme assumée. En plus de la vente-événement, son salon fait le pari de réunir une quarantaine de marques et invité d’honneur qui tombe sous le sens au pays du « rouge » : Ferrari.
Force d’attraction
Pendant trois jours, Beaune sera le temple du supercar, de l’hypercar, de la GT, mais aussi du vintage. « C’est sans doute la première fois en France que l’on réunit un tel plateau », ne peut s’empêcher de glisser le papa de Prestige Events BFC.
L’événement a fait du bruit dans le Landerneau bourguignon et bien au-delà. Les organisateurs communiquent aussi beaucoup en Suisse, en Allemagne, au Luxembourg. Pas besoin de faire un exposé sur la passion de l’homme pour l’automobile, vieille comme le monde, et la force d’attraction de ce genre de proposition. Environ 80 pièces seront mises aux enchères, dont certaines valent vraiment le déplacement. Les montres – une vingtaine de marques – seront le « petit » plus apporté à un programme entièrement dédié à la belle mécanique. Steve McQueen et sa Tag Heuer Monaco en seraient tout chamboulés.
De même pour les deux modèles provenant de l’impressionnante collection d’avions de chasse du château de Savigny-lès-Beaune. Un Fiat 1951 de l’armée portugaise et un Republic 1952, avion américain de l’armée belge, seront eux aussi sous le feu du marteau. « Là, ce n’est plus la même approche. On est ailleurs, loin dans les cieux, et c’est l’affaire de purs initiés, souvent d’anciens pilotes », précise Serge Bierry, plongé dans d’intenses et complexes estimations, au contact d’experts du monde entier. Car dans ce monde si à part, chaque détail compte. Une option, la rareté d’une finition, et la cote s’envole… « Dans une vente, il y a quatre prix. Celui de l’expert, l’estimation du commissaire-priseur, le prix de réserve du vendeur, et la réalité de l’enchère… » Cette équation à plusieurs inconnues fait vibrer aussi fort qu’un grand cru. Prestige Auto Beaune en prend le pari : son premier millésime sera inoubliable.
Top 5
Le catalogue de la vente du dimanche 3 juillet donne une impression de folie des grandeurs. À la manœuvre, le commissaire-priseur Alexandre Landre. Environ 80 pièces sont annoncées à la vente. En voici 5 choisies par la rédaction.
Quarkus Bonus
Nom de code : hypercar. Il désigne des véhicules futuristes aux mensurations et aux performances XXL. Voici la Quarkus P1. Le premier prototype de la marque française implantée à Poissy par Damien Alfano. Un coupé biplace hybride, au rapport poids puissance impressionnant. Petit bonus : Quarkus dévoilera à Beaune, durant le week-end, la structure de sa seconde voiture, la P2.
Piquante Abarth
Le regretté Michel Pont a fait de Savigny-lès-Beaune un lieu de pèlerinage pour les fans du préparateur turinois Abarth. Voici donc une Fiat Ritmo Abarth TC130 (pour 130 chevaux). Un véhicule des années 80, dans son jus, comprenez à remettre sur la route, c’est ça aussi le charme de l’automobile de collection !
Rare Mercedes 190SL
Nous sommes en 1960. Les Américains mettent en place quelques normes pour contraindre les véhicules polluants. Pour continuer d’exister outre-Atlantique, Mercedes imagine alors une « petite » voiture, peu gourmande, spécifiquement réservée à la clientèle américaine. Voici la 190SL, équipée d’un hard-top (un toit amovible). 200 000 francs à l’époque. Sous cette configuration, il n’en existerait que trois en Europe. Celle-ci n’a eu que deux propriétaires, locaux qui plus est (l’un à Chagny, l’autre à Beaune).
Fiat… dans les airs
Il existe donc un avion Fiat. Ce biplace a été produit en 1957, a un volume très confidentiel. Pour les connaisseurs, ce G91 Biplace est capable de voler à Mach 1.1. Sortie de son usine italienne, il a fait le bonheur de l’armée du Portugal. Une des pièces rares de la collection de 82 aéronefs qui occupe le parc du château de Savigny.
Norton, le virus de la piste
Nous sommes témoins : le moteur tourne parfaitement, la restauration a été faite dans les règles de l’art. Cette Norton International Mod. 30. 500 cm3 est une digne descendante des bolides qui ont fait la notoriété de l’écurie de course britannique.
La collection Michel Pont à l’honneur
En septembre dernier, à 89 ans, Michel Pont est parti pour un ultime voyage, loin de son beau château de Savigny-lès-Beaune. En l’espace d’une vie, le vigneron touche-à-tout a accumulé une étonnante collection de voitures, de motos, et même d’avions. Inclassable ! Des dizaines, des centaines de pièces rares dont le rapatriement fut parfois une véritable épopée, que se plait à raconter son fils Christophe. C’est à lui désormais que revient la pleine responsabilité du domaine viticole. C’est aussi lui qui s’attache à perpétuer l’œuvre de son père, dans le respect des origines. À Beaune, le 3 juillet, quelques pièces de la « collection Michel Pont » seront mises en vente. Se séparer de quelques « bijoux de famille » est une démarche assumée par Christophe : « Cette vente permettra de recentrer les collections autour des thématiques premières. Nus voulons aussi libérer de la place par endroit pour mieux mettre en valeur les véhicules, dont certains sont riches d’histoire. À terme, nous voulons aussi mieux protéger les aéronefs. »