Promulguée il y a cent ans, le 31 décembre 1913, la loi sur les monuments historiques fut la première au monde à codifier la protection du patrimoine, permettant ainsi sa sauvegarde. Le Centre des Monuments Nationaux (fondé en 1914) et la direction de l’architecture et du patrimoine proposent de redécouvrir cet héritage de l’histoire d’une façon inédite au château de Bussy-Rabutin et à l’abbaye de Cluny jusqu’au 10 avril 2014.
Réclamée dès le début du XIXème siècle, notamment par Victor Hugo, on doit la loi sur les Monuments Historiques au travail considérable effectué par deux hommes: Prosper Mérimée qui avant d’être écrivain (Colomba, c’est lui) était Inspecteur des monuments historiques, et l’architecte Eugène Viollet-le-Duc, dont on fêtait hier le bicentenaire de la naissance. Mérimée entreprend dès 1834 un véritable état des lieux des monuments français, les inventorie afin d’éviter leur destruction, et engage leur restauration, en faisant appel à son ami d’enfance, Eugène Viollet-le-Duc.
C’est un monument bourguignon parmi les plus visités, la basilique de Vézelay, qui sera le premier projet commun des deux hommes. Mais la cité de Carcassonne, Notre-Dame de Paris – Viollet-le-Duc imposa la flèche de l’édifice – témoignent aussi de leur collaboration.
Si les restaurations furent parfois critiquées à leur époque, l’exposition Le tour de France de Mérimée en 100 photographies regroupant des prises de vue datant de 1850 à 1870, permet de dévoiler les bâtiments tels qu’ils étaient avant leur inscription aux MH et leur restauration.
Une trentaine de ces photographies, renouvelées chaque mois, est exposée jusqu’au 10 avril 2014 au château de Bussy-Rabutin. A noter que tous les premiers dimanche du mois jusqu’à novembre, l’accès au château est gratuit : l’occasion de découvrir cet édifice exceptionnel, dont l’histoire court du Moyen-âge à la Renaissance et où Roger de Rabutin, comte de Bussy, en disgrâce à la cour de Louis XIV, recréa un semblant de cour à travers une étonnante galerie de portraits des nobles et courtisans dont il était exclu.