Après la Sainte-Chapelle de Paris, c’est celle de Dijon qui revit miraculeusement grâce aux nouvelles technologies 3D. Une immersion dans l’histoire, au Musée des Beaux Arts de Dijon, qui propose un état des connaissances actuelles sur la Sainte-Chapelle et le Palais des ducs de Bourgogne. Une exposition complétée par une évocation des autres résidences des ducs et un aperçu sur la vie quotidienne à la cour de Bourgogne.
Tel le phoenix, la Sainte-Chapelle de Dijon et le Palais des ducs de Bourgogne renaissent de leurs cendres grâce à l’exposition qui a ouvert ses portes samedi au Musée des Beaux-Arts de Dijon. C’est le résultat du travail mené par Alexandre Mazuir, de l’ Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers de Paris Tech. Sa reconstitution en 3D de la Sainte-Chapelle s’inscrit dans le cadre du programme « Musique et musiciens dans les Saintes-Chapelles » de l’Agence Nationale de Recherche (2011-2014).
Alors que la rénovation du musée a fait de l’hôtel édifié par Philippe le Bon, au milieu du XVe siècle, un point fort de la visite, l’exposition permet d’approfondir la connaissance des parties conservées du palais tout en découvrant celles qui ont aujourd’hui disparu. On pénètre ainsi virtuellement dans la Sainte-Chapelle du palais des ducs, détruite en 1802, en assistant à une cérémonie religieuse telle qu’elle pouvait se dérouler au XVIe siècle. L’acte de fondation d’une chapelle en l’honneur de la Vierge par Girard de Vienne en 1526, qui décrit la cérémonie devant s’y tenir tous les 25 mars, fête de l’Annonciation, et la musique correspondante, dont la partition est parvenue jusqu’à nous, ont permis d’animer cette reconstitution au son « spatialisé ». Ainsi revit la vie liturgique et musicale de la Sainte-Chapelle.
Le Palais des ducs et l’Hôtel de Philippe le Bon
La reconstitution en 3D de l’hôtel ducal permet de comprendre l’histoire de sa construction et ses dispositions intérieures: espaces consacrés aux services de bouche au rez-de-chaussée avec le grand cellier et l’échansonnerie, appartements du duc et de la duchesse et grande salle de réception (actuelle salle des tombeaux) au premier, appartements des étages ou galetas sous les toits, décor intérieur et éléments de confort se révèlent à nous. Une reconstitution rendue possible grâce à à la campagne du Centre de Castellologie de Bourgogne durant la première phase des travaux de rénovation du palais menés par l’architecte en chef des Monuments historiques, Éric Pallot, qui a notamment permis de dépouiller les comptes de construction du bâtiment, conservés aux Archives départementales de la Côte-d’Or.
Les résidences des ducs de Bourgogne
L’exposition est complétée par une présentation des principales résidences des ducs de Bourgogne, qu’elles soient, comme le palais de Dijon ou le château de Germolles, très largement conservées, ou qu’il n’en reste que des éléments, comme la tour Jean sans Peur à Paris ou le château de Hesdin, ou qu’elles aient complètement disparu, comme le palais de Bruges en Belgique.
La vie de ces résidences au temps des ducs est également évoquée: organisation de l’entourage et des serviteurs du duc et de la duchesse, réaménagement des résidences à l’occasion de grands événements à la cour…
L’invité de 12h30
Jeudi 22 mai: François Tainturier, fondateur du groupe de musique ancienne Le Laostic, évoque la musique du Moyen Âge et de la Renaissance et présente des répliques d’instruments d’époque.
Jeudi 5 juin: Alexandre Mazuir (École Nationale Supérieure des Arts et Métiers Paris-Tech – Institut Image), auteur de la reconstitution en 3D de la Sainte-Chapelle, révèle les dessous de la modélisation.
Nocturnes de 19 à 21h
Mercredi 4 juin: musique à la Sainte-Chapelle, ensemble Gilles Binchois.
Les visiteurs sont conviés à parcourir les riches heures musicales de la Sainte-Chapelle en découvrant des œuvres composées par les maîtres de
musique du XVIe au XVIIIe siècles.
Mercredi 18 juin: musique à la Sainte-Chapelle, le patrimoine revisité, Conservatoire à rayonnement régional et ensemble les Ambrosiniens. Ces formations font revivre la musique des chapelains des ducs de Bourgogne, puisant dans les répertoires des XIVe et XVe siècles. L’occasion aussi d’écouter pour la première fois Neumes, pièce pour clarinette solo et choeur grégorien composée en 2010 par Vincent Carinola et construite à partir du Salve Regina, chef-d’oeuvre du chant grégorien.
Tél. 03.80.74.52.09 et WWW.MBA.DIJON.FR
Exposition gratuite. Du 17 mai au 13 octobre 2014, Musée des Beaux-Arts de Dijon.