Ils avaient connu le gel et la sécheresse ces dernières années, mais pas encore un excès de pluviométrie au moment des moissons. Vaincus par l’humidité, les blés de haute qualité ont trinqué et les céréaliers vivent un sale temps au cœur de la Vingeanne et ailleurs.
© photo : Dijon Céréales
18 degrés hier après-midi, au cœur de la Vingeanne, sous une pluie continue. Pourtant, nous étions bien le 28 juillet. Les ingénieurs de Météo France ont beau nous dire qu’on a connu plus froid pour un mois de juillet, c’est finalement peu pour se consoler.
La météo est sur toutes les lèvres, elle inquiète de nombreux professionnels. A commencer par les agriculteurs. Depuis plusieurs semaines, les céréaliers sont en pleine moisson, et affirmer que le mois de juillet, humide et souvent frais que nous venons de vivre, n’a pas arrangé leurs affaires, n’est qu’un doux euphémisme.
Pour certains exploitants bourguignons, 2014 est la troisième année consécutive au cours de laquelle ils doivent faire face à des aléas climatiques : « Voire la quatrième année de galère pour certains. Il y a trois ans, c’était de la sécheresse, il y a deux ans, c’était le gel au printemps, précise Samuel Legrand, membre des Jeunes Agriculteurs de Bourgogne; Cette année, on a commencé avec de fortes pluviométries sur octobre, novembre et décembre, puis de la sécheresse en avril et mai. La météo fait encore des siennes, et affecte fortement le revenu des exploitations. »
Les moissons 2014 se déroulent donc dans des conditions délicates, elles ont pris du retard et les premiers résultats sont extrêmement décevants: « Ce sont les épisodes de pluie et de froid de début juillet qui ont été les plus préjudiciables, poursuit Samuel Legrand, ils ont affecté l’ensemble des récoltes, les colzas, les orges, les blés. Aujourd’hui, l’ambiance est morose. Nos organismes stockeurs nous annoncent que grosso modo 80% de nos blés passeraient en fourragers, alors que nous sommes une région qui traditionnellement produit des blés panifiables ».
En d’autres termes, les blés de meunerie de haute qualité, destinés pour beaucoup à l’agriculture biologique, vont radicalement changer de destination. Sous l’effet de la pluie, beaucoup de parcelles ont germé sur pied. Au printemps, les agriculteurs bourguignons avaient espéré cette pluie. En pleine moisson, elle leur a en revanche considérablement compliqué la tâche. Désormais, c’est vers les viticulteurs que l’on va se tourner, eux qui entrent dans un mois d’août capital pour la vigne.
Comme toujours, ça n’est pas l’homme qui commande en la matière, mais la nature.