Menacé de fermeture, le cabaret transformiste La Calèche, à La Chaume dans le Châtillonnais (nord Côte-d’Or), devrait être repris par l’un de ses salariés. Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, est l’un des artisans du sauvetage.
Ah, La Calèche ! Paillettes et plumes, burlesque, fards et strass… et pas mal de stress aussi pour les créateurs de ce cabaret transformiste installé dans un coin perdu du Châtillonnais (à La Chaume plus précisément, 120 habitants au compteur, à 30 km de Châtillon-sur-Seine). Didier Gaudiot et Alain Le Goc ont fondé ce lieu unique en 2000. Ils avançaient un trop-plein de charges et une fréquentation en berne pour expliquer leur volonté de tirer définitivement le rideau, au grand dam des habitués…
Samedi dernier, devant une salle comble pour ce qui était annoncé comme l’ultime spectacle, coup de théâtre : La Calèche devrait finalement poursuivre ses activités. « The show will go on », comme on dit à Broadway… et aussi rue de Bercy, dans les locaux qui abritent les services du ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg.
Nacer Mohammedi, employé de l’établissement depuis l’ouverture, devrait devenir le nouveau gérant du lieu. A nos confrères du Bien Public, il a expliqué avoir bénéficié de l’aide du cabinet d’Arnaud Montebourg et obtenu un échelonnement des dettes.
Sur les réseaux sociaux, certains se sont émus que le ministre se soit penché sur un dossier aussi bling-bling quand tant d’entreprises souffrent et ferment : c’est oublier un peu vite que, chaque soir de spectacle, le cabaret embauche une dizaine d’intermittents, payés au cachet, sans compter le personnel de la cuisine : deux heures non-stop de repas et de show au tarif unique de 60 euros, sans transiger sur la qualité… Derrière les paillettes, une PME maintenue et des emplois conservés dans un environnement économique sinistré. Le cahier des charges du redressement productif, c’était bien cela, non ?
Après tout, il n’y a pas que le changement dans la vie, le transformisme c’est maintenant aussi.