Moutarde de Bourgogne : vers une bonne récolte en Côte-d’Or

Malgré les aléas climatiques des dernières semaines, les producteurs de moutarde de Côte-d’Or semblent optimistes. Selon Damien Baumont, président de l’Association Moutarde de Bourgogne, la récolte pourrait croître de 30 % par rapport à 2023.

En Côte-d’Or, certains agriculteurs ont commencé les moissons de moutarde le 7 juillet. © DijonBeaune.fr

Les yeux rivés vers le ciel, Damien Baumont parcourt ce mardi après-midi ses champs de moutarde. Depuis ces dernières semaines, sa récolte est constamment menacée par une météo imprévisible. « La récolte de la moutarde a débuté le 7 juillet, en même temps que beaucoup d’autres moissons. On jongle, on s’adapte chaque matin, en fonction des secteurs qui sont menacés et des cultures les plus fragiles. »

Environ 7 000 hectares vont être fauchés dans les prochains jours en Côte-d’Or. « 11 000 hectares à l’échelle du pays, poursuit le nouveau président de l’Association Moutarde de Bourgogne. La production de graines IGP Moutarde de Bourgogne progresse chaque année un peu plus, elle est en train de s’étendre jusque dans l’Aisne, où nous avons quelques hectares désormais. »

+30 % de rendement par rapport à 2023

Bien que confrontés au dérèglement climatique et aux insectes (« peut-être parce que nos hivers sont moins froids »), les producteurs côte-d’oriens semblent pourtant confiants cet été. « On aurait pu craindre que l’excès d’eau du printemps nous soit préjudiciable, mais pour l’instant les données sont bonnes. On va bien sûr être très prudents, mais nous sommes 30 % au-dessus des rendements de l’an dernier. Un peu déçus, parce qu’on se dit que sans le printemps très agité on aurait pu faire encore mieux, mais on se console car pour la première fois depuis quelques années, on va sans doute pouvoir honorer l’ensemble des commandes des industriels (ndlr, 12 000 tonnes) ».

« Autour de 1 500 euros la tonne »

Une très bonne nouvelle, d’autant que les producteurs bourguignons ont réussi à s’entendre avec les industriels pour fixer un prix pour les récoltes 2024 et 2025 « autour de 1 500 euros la tonne ». Dans ce contexte, les fabricants retrouvent eux aussi le sourire, après les pénuries de ces dernières années. « La pénurie de 2022, causée par la guerre en Ukraine et la sécheresse au Canada, nous a bien montré qu’il est important de garder des diversités géographiques d’approvisionnement, souligne Noëlle Muller, responsable marketing de Reine de Dijon à Fleurey-sur-Ouche. En 2023, 25 % de nos grains de moutarde provenaient de producteurs bourguignons. On est passé à 35 % en 2024, et on espère passer à 50 % en 2025. » Les producteurs locaux apprécieront le message.

Damien Baumont, producteur de moutarde bio à Barges et président de l’Association Moutarde de Bourgogne (AMB). © DijonBeaune.fr