La ministre du Travail a inauguré ce jeudi matin la première tranche des travaux de l’ex-CFA La Noue en présence d’acteurs majeurs de l’apprentissage. Un message d’unité foncièrement fondateur, alors que la réforme est lancée pour de bon.
Photos : Christophe Remondière
Il fallait bien une ministre pour saluer l’impressionnante métamorphose du CFA La Noue à Longvic. Le CFA n’est plus, d’ailleurs. Son président Christophe Le Mesnil et son directeur général Alain Tomczak ont pris le temps de le dire : un nouveau destin s’offre à l’École des Métiers Dijon Métropole. Trois ans de travaux et 12 millions d’euros (la même somme est prévue pour la seconde tranche) pour moderniser les infrastructures, tout de même. Avec la réforme de l’apprentissage en toile de fond, les enjeux sont immenses : d’abord, pour ne parler que de la forme, il s’agit de rétablir la vérité d’un parcours qui mène bien souvent à des carrières de très haut niveau. La Noue l’a fait, on l’a vu (lire nos épisodes sur Isabelle Minini, les Carbillet ou Guillaume Royer).
La rénovation et la création de structures d’hébergement pour les apprentis s’accompagne aussi d’outils pédagogiques nouveaux. Ainsi, le digital prend naturellement la place qui doit être la sienne en 2018. En parcourant les bâtiments de Longvic jeudi 26 avril, aux côtés d’élus et de responsables patronaux, en rencontrant les apprentis confrontés à leur nouvel outil, la ministre du Travail a fait la promotion de « l’ excellence par l’alternance ». Elle a aussi invité chacun à aller « au bout de (ses) passions, à faire la promotion de ces métiers, de ces filières porteurs d’emplois ».
Et en même temps…
Le gouvernement s’est engagé à les aider pour cela. Au premier rang des promesses, faire en sorte que chaque contrat d’apprentissage soit systématiquement financé et augmenter de 500 euros la rémunération des apprentis pour payer la moitié de leur permis… En présence de la présidente de Région Marie-Guite Dufay – qui ne désarme pas sur le sujet -, la ministre a aussi redit l’importance, en toute simplicité, de jouer collectif. Il faudra mobiliser « les jeunes, les entreprises, l’éducation nationale, les Régions et les partenaires sociaux », c’est sûr.
Il faudra en tout cas compter sur les carrossiers, coiffeurs, bouchers, charcutiers ou fleuristes de demain, dont l’excellence est régulièrement éprouvée aux Olympiades des métiers de Bourgogne-Franche-Comté. De même que les personnes handicapées, à qui l’établissement s’efforce d’offrir des conditions optimales via le dispositif OPERA. Muriel Pénicaud a sans doute pu prendre la mesure de tout cela avant de couper le ruban, devant une foule de médias et quelques uns des 1300 élèves de l’école. Et « en même temps » (la formule est tentante), le chemin vers un nouvel apprentissage sera long, semé d’embûches, perlé d’incertitudes. Comme dans la vraie vie d’un(e) apprenti(e). On a le droit de s’en réjouir : voici déjà une première pierre.