Adepte de la libre expression et du compromis, le créateur du festival Ecologos a un point de vue éclairé sur le bon usage des transports. Au volant de la Toyota Yaris, hybride cela va de soi, Lionel Fourré apprécie le pari environnementaliste du géant de l’automobile.
Par Andrea De Cesaris
Pour Dijon-Beaune Mag #68
Photos : Christophe Remondière
L’aventure professionnelle de Lionel Fourré a commencé à la vitesse du son. Agent de DJ et directeur artistique reconnu dans les années 90, son engagement au service de la musique électronique a en effet conduit le Dijonnais à prendre les rênes de la mythique Techno Parade à Paris.
Mais au lendemain d’une édition 2000 couronnée de succès, une nouvelle passion se met à le titiller : la politique. Après avoir porté une loi sur le téléchargement illégal, il se porte candidat à différentes élections départementales. Adepte de la parole libre, peu enclin à se laisser enfermer par la doctrine d’un parti politique, il fonde avec le Club Lamartine l’espace d’expression auquel il aspire. L’objectif ? « Défendre des convictions fermes sur les valeurs de la république, de la démocratie et la laïcité » tout en revendiquant « n’être ni de droite ni de gauche ».
La juste mesure
Le club de réflexion organise régulièrement des échanges avec des spécialistes sur des sujets de sociétés en tout genre. Parmi ses prestigieux visiteurs, des personnalités aussi différentes que l’ancien Grand Maitre du Grand Orient Alain Bauer, le prêtre Alain Maillard de La Morandais ou le directeur général de Greenpeace France Jean-François Julliard.
Ces réunions-débats ont souvent pour cadre le cinéma Devosge. C’est ainsi que Lionel fait mieux connaissance avec le directeur de l’établissement, Cyril Jacquens. Particulièrement sensibilisé aux problématiques liées à l’environnement, il propose à ce dernier, et à quelques mois de la COP21 de 2015, « de créer ensemble le cycle cinématographique écocitoyen Ecologos. »
Ce festival organisé sur une semaine fin septembre, veut attirer l’attention du citoyen sur l’évolution de notre planète, par des projections enrichies de débats aux thèmes transversaux. Lors de la dernière édition, l’amiante, les pesticides, la faune, le réchauffement climatique, les cantines bio, la géopolitique et le nucléaire ont ainsi fédéré plus d’un millier de spectateurs.
L’auto, un gros mot ?
Et l’automobile dans tout ça ? Un gros mot ? « Surtout pas ! Les transports sont au cœur de la vie. Comme dans bien d’autres domaines, tout est dans la juste mesure. C’est d’ailleurs un sujet que nous n’avons, finalement, que trop peu évoqué dans nos différentes conférences. La clé, c’est évident, viendra de la complémentarité des transports, et l’usager devra être en mesure d’utiliser celui qui est le plus adapté à ses besoins, mais aussi à ses envies ».
Nous voilà rassurés. Lionel Fourré parle aussi librement de nos de nos plaisirs : « J’habite en centre-ville et je ne ressens pas l’utilité d’avoir une auto au quotidien. Aussi je ne suis pas dogmatique et je n’hésite pas en en louer une dès que cela est nécessaire. Il n’est pas toujours possible de tout faire en train, en tram, en bus ou en vélo. Les voitures ne doivent pas être vues comme le diable ou le mal absolu. Il faut au contraire se féliciter que les constructeurs travaillent en direction des énergies renouvelables ».
Parkings souterrains gratuits
Bel exemple en la matière, la gamme de Toyota est à 90 % équipée de moteurs hybrides. De quoi satisfaire Lionel qui voit comme « un signe fort ce choix stratégique du premier constructeur mondial de convertir à terme toute sa gamme et de ne plus commercialiser de diesel. » Un commentaire suivi d’un aveu sincère : « Je n’avais jamais conduit de voiture hybride, j’ai donc été un peu décontenancé par l’absence de bruit au démarrage et dans les phases 100 % électriques ».
L’essai s’avère pour lui étonnant et « tellement agréable ». La puissance est bien présente et la transition avec le moteur thermique se fait en souplesse. « Ce type de motorisation me parait être vraiment le bon compromis, c’est un grand pas en direction de l’écologie et ce silence de fonctionnement est tout autant précieux quand vous êtes au volant que pour les riverains. Imaginez quand tous les véhicules rouleront dans nos centre-ville en mode électrique ! Ce silence contribuera au bien-être et au bien-vivre de tous. »
Oui mais alors, quid de la voiture au centre-ville ? Le pilote d’Ecologos laisse là aussi une marge de manœuvre, ne voulant pas céder à la mode du tout-piétonnier. « Sur Dijon, nous sommes pour l’instant à la limite de la piétonisation. Il faut conserver des centres de vie facilement accessibles à tous, préserver un important flux naturel et régulier au centre de Dijon. Donc avoir le courage de passer à une décision forte, comme de rendre totalement gratuits les parkings souterrains ». Rêveur ou visionnaire, Lionel Fourré ? L’avenir le dira.