En lançant un appel à initiatives bas carbone aux entreprises, institutions et associations, Dijon Métropole continue de tisser sa toile environnementale. La collectivité tend vers la neutralité carbone à l’horizon 2030 et veut concerner les acteurs à chaque échelle.
Dijon et sa métropole roulent sur la voie verte. La collectivité aux 260 000 habitants revendique -23 % d’émissions de gaz à effet de serre depuis 2010. Elle entend « créer les conditions d’une croissance durable (…) et rendre notre métropole encore plus attractive et douce à vivre », dixit son président François Rebsamen, qui a fixé un cap particulièrement ambitieux en visant la neutralité carbone en 2030, là où les grands plans nationaux et européens raisonnent à l’horizon 2050.
Dijon et ainsi devenu une référence en matière de décarbonation des collectivités dans le cadre de la mission européenne « 100 villes climatiquement neutres et intelligentes ». « Je passe rarement une semaine sans recevoir une délégation ou des entreprises, et Bruxelles nous invite régulièrement pour rendre compte de nos actions. J’étais dernièrement avec Maroš Šefčovič, vice-président de la Commission européenne chargé du Pacte vert européen », confirme sans peine Jean-Patrick Masson.
L’effet poupées russes
Le vice-président métropolitain en charge de la transition écologique (en photo ci-dessous) a quelques dossiers chauds sous le coude. Ce qui ressemble à une petite annonce est en réalité un nouveau maillon indispensable à une politique carbone très étagée, à destination des entreprises, institutions et associations.
« C’est l’effet poupées russes », résume l’expert, en charge de constituer un contrat métropolitain Climat/Biodiversité d’ici septembre sur la base de cet appel à initiatives. Appel finalement très lié au pacte territorial de réussite de l’achat public récemment signé avec les grandes entreprises du territoire. « Nous avons besoin de visibilité sur ce que font les uns les autres, d’agréger les bonnes pratiques RSE pour faire en sorte qu’elle se parlent et se croisent. »
En la matière, les points forts dijonnais sont connus. Ils portent sur le photovoltaïque, l’hydrogène vert, les mobilités durables et l’autoconsommation collective. Sur ce dernier point, le projet Response, initié fin 2020 par la métropole dans le quartier de la Fontaine d’Ouche, est un exemple de pilote européen très ambitieux, qui a posé les bases du premier quartier de France à énergie positive.
Maîtrise de la data
Dijon se met alors en quête de la maîtrise de la data. Les outils de modélisation existent déjà, liés aux protocoles OnDijon et Response et confiés à un pôle informatique. Dijon est d’ailleurs, cela se sait peu, la seule métropole de France à mesurer ses émissions de Co2 en temps réel. Des capteurs sont installés sur le territoire et une mesure satellitaire, en lien avec l’outil EuCityCalc, permettent aussi d’attribuer ces émissions. En général, sur les émissions de gaz à effet de serre, 5 à 10% sont liées directement à l’activité municipale (bâtiments/ véhicules) et 30 à 40 % sont des émissions sur lesquelles les villes ont un pouvoir d’influence (politiques d’incitation, plan urbain de mobilité, etc.).
« Nous faisons de l’expérimentation à l’échelle 1 », résume Jean-Patrick Masson, épaulé par une direction générale dédiée au climat qui pilote à la fois un tableau de bord interne à la collectivité et s’occupe « du monitoring de nos engagements, qui repose sur une connaissance intime des rouages de la collectivité ». Ainsi va la vie d’une métropole bas carbone.