Laissant la place à la moutarderie Fallot, l’IME des Papillons blancs de Beaune a quitté ses anciens locaux pour un pôle flambant neuf avenue de l’Aigue : bureaux, classes, internat… un établissement pour les enfants atteints de handicaps mentaux que l’association beaunoise accompagne jusqu’à l’âge adulte. Toujours avec la même philosophie : parcours et inclusion.
Par Geoffroy Morhain
Dans les chambres de l’internat, pas très grandes mais lumineuses et bien équipées, chaque pensionnaire a habillé les murs selon ses goûts : un poster de Cavani, une photo de Kendji au-dessus de la tête de lit, un diplôme de grade de judo encadré… des images de pré-ados comme tous les autres, ou presque.
Au fond du couloir cependant, derrière l’intitulé « Salle d’apaisement » (ici, sur chaque porte, une étiquette indique clairement la fonction de la pièce avec un nom et un pictogramme), une cellule capitonnée nous renvoie plus à l’univers des soins psychiatriques qu’à celui d’un pensionnat scolaire classique, nous rappelant que les internes sont ici d’un genre particulier. Le nouvel établissement accueille en effet des enfants, adolescents et jeunes adultes âgés de 4 à 20 ans présentant un retard mental moyen ou léger, associé ou non à des troubles de la personnalité et de la relation. L’établissement accueille ainsi 35 enfants en (semi-) internat. En parallèle, Serenate, le service pour enfants autistes ou Ted (Troubles envahissants du développement) y accompagne également une quinzaine d’enfants autistes.
Sesame, installe-toi
À deux pas du centre-ville, à l’emplacement d’une ancienne pépinière de la Ville de Beaune (cette dernière ayant fourni le terrain à l’association via un bail emphytéotique), les Papillons blancs ont trouvé ici un cadre idéal pour leur ex-Institut médico-éducatif (IME), désormais devenu « Sesame » (Service spécialisé d’accompagnement médico-éducatif) après 58 ans passé au square de Cluny. Un bâtiment de plain-pied sobre et moderne y jouxte un petit internat d’un seul étage, dans une ambiance familiale et un environnement verdoyant.
Financé par des sources diverses (25 % de fonds propres, 30 % de subventions, 45 % d’emprunt), cet investissement exemplaire de 3,63 millions d’euros n’aurait pu se faire sans l’apport de l’ARS (Agence régionale de la santé), la Ville de Beaune et le CCAH (Comité national Coordination Action Handicap) ayant également apporté leur contribution au projet. Comme l’explique Denis Graindorge, le directeur de ce nouveau Pôle Enfance des Papillons blancs de Beaune, « ce bâtiment est une plateforme de services qui va nous permettre de co-construire, avec l’enfant et la famille, un projet sur mesure, puis de l’accompagner dans un parcours en mobilisant selon l’évolution de ses besoins, l’un ou l’autre des différents dispositifs qu’il abrite ».
Codes couleurs
Ces dispositifs, identifiés par des codes couleurs, sont facilement repérables par tous : orange pour l’unité d’accueil des préados avec des difficultés cognitives, gris bleu pour ceux atteints d’autisme, vert pour l’internat de semaine, jaune pour le Sessad (Service d’éducation spécialisée et de soins à domicile) qui accompagne des enfants autistes et Ted dans le bassin beaunois, crème pour le pôle pédagogique, gris pour les bureaux des thérapeutes et du personnel administratif.
Sans oublier les autres dispositifs situés à différents lieux de la ville, comme l’unité Myrtil qui intègre quelques jeunes enfants autistes à l’école primaire Bretonnière, fidèle à la tradition de l’inclusion chère aux Papillons blancs. Pour une interaction constante entre le Pôle Enfance et la cité, ses entreprises, ses centres de formation, ses activités culturelles et sportives… dans le respect de l’autre et la diversité.
Plus d’infos sur le site des Papillons Blancs
03.80.25.98 98