OIV : John Barker, un kiwi en Bourgogne

Du 14 au 18 octobre, quelque 1 500 experts du vin se réuniront à Dijon pour le 45e Congrès mondial de l’Organisation internationale de la Vigne et du Vin (OIV). Portrait de John Barker, directeur général de « l’ONU du vin ».

John Barker, directeur général de l’OIV. © Jean-Luc Petit / Dijon Capitale

L’imposante carrure de John Barker, le néo-zélandais de 57 ans qui dirige l’OIV depuis janvier 2024, laisse penser à quelques années de rugby. Et pourtant, avec un art subtil du contrepied, c’est un tout autre sport qui a ses faveurs, un sport incompréhensible pour la plupart des Français : le curling. Élu directeur général en juin 2023, l’homme a pris ses fonctions après la disparition prématurée en décembre de la même année, de Pau Roca. Son prédécesseur espagnol, très apprécié en Bourgogne, aura une vigne dijonnaise a son nom. Le nouveau patron de « l’ONU du vin » se sent d’autant plus obligé. « Je suis le premier directeur issu de l’hémisphère sud, ce qui constitue un signal important pour notre organisation, alors que nous nous apprêtons à accueillir, cette année, la Chine parmi nos membres », note-t-il.

Titulaire d’un PhD en droit et géographie, John Barker a rédigé sa thèse, soutenue en 2004, dans le cadre d’un partenariat entre l’Université d’Aukland et l’Université de Bourgogne. Son sujet le prédestinait à ses fonctions au sein de l’OIV : « Des mondes différents : le droit et les géographies changeantes du vin en France et Nouvelle-Zélande. » « J’ai eu l’occasion de venir plusieurs mois à Dijon à cette époque », se souvient-il, ravi de retourner dans « ce qui demeure une petite ville, très belle, accueillante, avec une offre culturelle très riche ». Après sa thèse, il a fait carrière au sein de l’administration néo-zélandaise en charge du vin, puis comme conseiller juridique pour une association des producteurs de vins néo-zélandais.

Père de deux enfants, il a posé ses valises en Bourgogne, d’où il entend conduire la douce révolution qu’il prépare pour l’OIV, une révolution inspirée de ce qui fait le succès des vins de son pays. « En Nouvelle-Zélande, les acteurs du vin, quelle que soit leur taille, ont pris l’habitude de travailler ensemble. Il est nécessaire que l’OIV sache travailler aussi bien avec les très grands acteurs qu’avec des plus petites structures », précise-t-il. Renforcer la dimension collaborative et étendre son influence à tous les pans des professions vitivinicoles permettront à l’OIV de se hisser à la hauteur des enjeux énormes auxquels le monde du vin fait face. « Pour répondre aux défis climatiques, il faut pouvoir analyser et capitaliser sur toutes les expériences menées dans le monde. Par exemple, nous organisons des discussions autour de la gestion de l’eau dans les exploitations, en nous basant sur les pratiques observées dans les pays secs. De même, nous avons recensé et analysé les expériences acquises lors des récoltes durant la crise sanitaire du Covid, pour en tirer des enseignements pour le futur. »

📚 À lire dans Dijon Capitale n°9 – Disponible chez nos dépositaires habituels et à feuilleter en ligne