Olivier Delcourt, face au brillat-savarin : « On sera solidaires ! »

Le président du DFCO vit son confinement avec la force tranquille qu’on lui connaît. Côté business ou sport, Olivier Delcourt sait que la reprise ne sera pas facile. Entre deux bouchées de brillat-savarin offert par la maison Delin, il se confie sur cette période inédite qui changera nos vies : « Nous devrons apprendre à être solidaires les uns des autres. »

DijonBeaune.fr a fait livrer un brillat-savarin de chez Delin au domicile du président du DFCO.

Propos recueillis par Dominique Bruillot

Le sort du football défraie la chronique en ce moment. La reprise est un véritable casse-tête. En Espagne, la ligue professionnelle s’en remet à son ministre de la Santé. En France, on se renvoie le ballon, chacun ayant sa théorie sur le sujet. Pendant ce temps, la vie continue. Olivier Delcourt semble traverser cette période totalement incroyable avec la sérénité qui est la sienne. Imperturbable, le président du DFCO ? On a prétexté la livraison d’un brillat-savarin offert par la maison Delin et d’une bouteille de chablis premier cru de chez Albert Bichot offert par le Journal de la Résistance de DijonBeaune.fr pour s’inquiéter quand même de son état d’esprit.

Olivier, où es-tu et avec qui es-tu ?
Chez moi, avec mon épouse, dans les quartiers du Parc.

Quel est ton dernier souvenir marquant de la saison du club avant le confinement ?
La formidable victoire de Dijon contre Toulouse (ndlr, 2-1 le samedi 7 mars pour le compte de la 28e journée) qui nous a donné de l’air. Elle était très importante. Mais on commençait aussi à parler du coronavirus…

Ton quotidien de confiné en quelques mots…
Une heure à une heure et demie de sport tous les matins. Vélo d’appartement, abdos, gainage… Puis je travaille essentiellement à la maison.

« C’est, avec le versement des droits télé remis en cause, 5 millions en moins sur un budget de 40 millions. Sans parler des partenaires qui sont fragilisés, des abonnés, etc. »

Que te manque-t-il le plus ?
Ma famille, mes enfants, les amis, le quotidien de l’entreprise, les joueurs que je vois chaque jour habituellement.

Du coup, cela vous conduit à faire un peu plus de cuisine, avec ton épouse.
Oui, on prend le temps de faire des petits pois ou des épinards, de cuisiner des produits frais, de préparer des gâteaux. On lit beaucoup aussi.

Et les joueurs, comment se sentent-ils ?
Ils sont bien. Je les ai toutes les semaines au téléphone. Ils s’entretiennent. Mais il leur faudra bien quatre semaines de réathlétisation avant d’espérer reprendre la compétition.

2019/2020, la saison ira ou ira pas à son terme ?
Le coronavirus décide. Personnellement, avant de parler finances, je suis déjà pour l’équité sportive. Côté public, c’est réglé, tout sera joué à huis-clos. Il faudra aussi prévoir quatre semaines d’entrainement dans le calendrier.

Le DFCO a des bases financières solides apparemment. Mais de quelle façon tout cela impacte-t-il le club ?
C’est, avec le versement des droits télé remis en cause, 5 millions en moins sur un budget de 40 millions. Sans parler des partenaires qui sont fragilisés, des abonnés, etc. On a effectivement la chance de pouvoir voir venir les choses, le club a été géré en bon père de famille, c’est rassurant.

Une fin de saison avec des supporters dans les stades n’arrivera pas. © DFCO

Ce sera malgré tout compliqué pour beaucoup de proches du club…
Oui, je souhaite que tout le monde s’en sorte. Des partenaires m’ont déjà renouvelé leur confiance, ils m’ont dit qu’on pouvait compter sur eux. On sera attentif à ceux qui seront dans la difficulté, on sera solidaires.

Comment s’en sort la Dijonnaises des Voies Ferrées justement ?
Mon entreprise est pratiquement à l’arrêt, comme beaucoup d’autres. Mais comme notre client la SNCF ne l’est pas, nous sommes quand même mobilisés pour des travaux d’urgence, qui occupent une vingtaine de salariés sur les 80 qui travaillent à DVF.

« On doit retirer les côtés positifs de cette expérience, trouver une façon d’être moins égoïste. »

Et financièrement ?
Nous avons la chance de pouvoir recourir au chômage partiel. J’ai aussi souscrit un PGE (Prêt Garanti par l’État) en cas de coup dur, mais j’espère ne pas avoir à l’utiliser. On est quand même dans un beau pays, ce qui nous donne une raison de plus de le redécouvrir quand tout cela sera derrière nous. Cette situation pousse à la réflexion.

Demain, la priorité du président, ce sera quoi ?
Beaucoup de bienveillance et de solidarité, avec l’hôpital, les restaurateurs, les acteurs du tourisme, tous ceux qui sont touchés de plein fouet par la crise. On doit retirer les côtés positifs de cette expérience, trouver une façon d’être moins égoïste.

Ça tombe bien, le fromage est un bel objet de partage. Alors, ce brillat-savarin, il raconte quoi ? C’est bon pour le haut niveau, le triple crème ?
Un peu de richesse savourée avec modération, ça ne peut pas faire de mal. Avec la maison Delin, je me régale à chaque fois les soirs de match. Celui-ci est particulièrement excellent, plus gros que d’habitude. Pour ce qui est des joueurs, en vacances, ils peuvent en profiter un peu, mais très légèrement car après ce ne sera plus possible.

Pour finir, avec quelle personnalité du football aurais-tu aimé être confiné et pourquoi ?
Sans hésiter avec ma femme, parce que je l’aime et qu’elle vit cette passion avec moi. Tout va donc bien de ce point de vue.


Cet entretien est le troisième de notre série « Delin sur un plateau ».

Episode 1 : Axel Julien (JDA Basket)
Episode 2 : Les cyclistes du Sco Dijon