A ceux qui auraient trop facilement tendance à accuser les carrières à ciel ouvert de dénaturer le paysage, les exploitants bourguignons répondent par une opération de valorisation environnementale, dont on célèbre aujourd’hui même les 10 ans.
Les exploitants de carrières ont donné rendez-vous ce vendredi à des associations de défense de l’environnement, à des élus également, sur le site de La Rochepot. Ensemble, ils vont célébrer le dixième anniversaire de la Charte Environnement.
Une charte dans laquelle les industriels des carrières de Bourgogne et de Franche-Comté s’engagent à limiter l’impact de leur activité. « C’est une démarche volontaire, initiée dans un premier temps pour améliorer les pratiques durant l’exploitation précise Gilles Streit, le président du Comité régional de la Charte Environnement. Il y a encore quelques années, notre profession n’avait pas bonne presse auprès des riverains, des défenseurs de l’environnement. Aujourd’hui, nos méthodes d’exploitation ont considérablement évolué en termes de bruit, de poussière, de vibrations. On a aussi appris à s’adapter au milieu naturel dans lequel on évolue. »
Car au delà de l’exploitation, la démarche vise aussi à favoriser la réhabilitation du site à l’issue de son exploitation. Et dans cet esprit, La Rochepot est un exemple. Pendant de nombreuses années, une carrière y a été exploitée. Aujourd’hui, les engins ont disparu, et les pelouses sèches reprennent le dessus.
Opération réhabilitation
Sécateurs en mains, 50 bénévoles ont rendez-vous ce matin sur le site. Elus, riverains, carriers, vont symboliquement travailler toute la journée, avec pour mission de rendre dans les meilleures conditions possibles cette ancienne carrière à la vie végétale et animale. Ils vont créer des corridors en coupant les arbustes nuisibles que sont le buis et l’épine noire.
Le but, c’est de permettre à l’inule des montagnes, aux orchidées, aux papillons, à l’engoulevent d’Europe, à l’alouette Lulu, de recoloniser l’endroit. Aujourd’hui aussi, tous vont débroussailler avec minutie pour lutter contre la prolifération de la renouée du Japon, une espèce invasive.
Et le programme va plus loin que la seule donnée environnementale avec le nettoyage d’un vestige archéologique, un coffre funéraire du néolithique, envahi par la végétation et la restauration d’une cabote bourguignonne: « la ligue de la Protection des Oiseaux, le conservatoire d’Espaces Naturels, la commune de la Rochepot sont associés à cette journée. Pour nous c’est aussi l’occasion de rappeler qu’en Bourgogne Franche-Comté, 23 sociétés sont engagées dans cette charte de l’environnement sur 80 sites de production, soit 70% de la production de granulats extraits dans nos deux régions. Ce qui n’est pas négligeable », conclut Gilles Streit.
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