Du 18 au 20 mars, le salon Auto Moto Rétro fait le pari de devenir la référence « Grand Est » de la passion pour les véhicules anciens. Tous les feux de la réussite sont au vert. Pour en faire le Rétromobile du Grand Est?
Par Dominique Bruillot
Photo: Jean-Luc Petit
La voiture de collection est un phénomène national, personne ne peut en douter. 120000 visiteurs plongent chaque année dans l’aventure Rétromobile à Paris. Des collectionneurs, mais pas seulement. Des adultes qui ont gardé leur coeur d’enfant, des enfants qui rêvent de ces bolides intemporels.
Intemporels, parce que la première vertu d’une automobile ou d’une moto qui entre dans la catégorie des « anciennes » (donc avoir une carte grise qui dépasse la trentaine), c’est d’appartenir à une sorte de quatrième dimension, hors du temps et de l’espace. Malgré quelques tentatives plus ou moins oubliées dans les 80’s, la Bourgogne, pourtant si accueillante pour les mamies motorisées, n’avait pas son salon à elle.
Du 18 au 20 mars, Congrexpo ouvre les portes du Palais des expositions à Dijon pour y organiser la première édition d’un salon Auto Moto Retro qui ambitionne de dépasser les frontières bourguignonnes et devenir la référence Grand Est. L’organisateur a donc confié la partie technique de l’événement aux experts de l’Automobile Club de Bourgogne, le plus vieux de France après celui de Paris.
« Youngtimer »?
De la voiture de Monsieur Tout-le-monde à la Ferrari 250 LM et la Mercédès 300 SLR biplace (celle qui participa à Le Mans), on nous promet de traverser bien des imaginaires. L’auto ou la moto de nos souvenirs c’est une Madeleine de Proust en mouvement perpétuel qui peut nous faire fantasmer sur une inaccessible Bugatti des années 30. Ou encore nous transporter dans l’univers montant des « youngtimer », qui désigne les voitures des années 80.
Si on avait su que la Fuego ou la R14 de nos virées de jeunesse allait prendre autant de valeur, on aurait peut-être évité de la mettre sur le toit! Ainsi va la vie, avec ses hauts et ses bas. Le collectionneur, lui, fonctionne de manière empirique. Il se passionne pour un véhicule, le restaure. Ensuite, soit il le garde soit il le cède pour avancer un peu plus dans son exploration patrimoniale. Il ne spécule pas par cupidité.
Il y aura de tout parmi les 250 véhicules attendus sur 15000 m2 au Parc des Expositions. Mais clubs, vendeurs de voitures anciennes, professionnels et amateurs carburent au même arbre à came en tête. C’est même ça le point commun entre la Matra F1 de Jackie Stewart et la bonne vieille Terrot qui rappelle les heures de gloires de la moto dijonnaise: une inépuisable capacité à produire une émotion subtile qui a pourtant l’odeur du cambouis.