La station œnologique de Beaune est une réponse à la crise : pas économique mais celle du phylloxéra qui dans les années 1860-1870 ravage les vignobles français. Afin de se préserver d’une nouvelle catastrophe, la France se dote d’établissements d’observation viticole et œnologique qui ont pour but de développer une vision scientifique de la viticulture. L’histoire de ce bâtiment aujourd’hui occupé par le BIVB (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne) est inspirée par la production du CAUE (Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement) de Côte-d’Or, éditeur de la Petite Histoire de l’Architecture depuis l’an 1000 à Beaune.
Beaune, considérée comme la capitale de la viticulture, est dotée dès 1905 de sa station œnologique sous l’impulsion du maire Louis Detang – à qui l’on doit également le Parc de la Bouzaize – et grâce à l’intervention devant le gouvernement en 1901 de Henri Ricard, président du groupe viticole du Centre et de l’Est, député puis sénateur de la Côte-d’Or qui avance l’importance de la viticulture dans l’économie régionale. C’est par le biais de souscriptions publiques par les viticulteurs, les négociants et les collectivités que le bâtiment est financé. C’est Ludovic Allaire – qui a également dessiné les halles de Beaune – architecte Dijonnais qui remporte le projet. Trois bâtiments sont construits comprenant les laboratoires, une salle d’exposition permanente de matériel de vinification, une bibliothèque et d’une salle de conférences, ainsi que un appartement réservé au directeur.
Architecturalement on qualifie la station œnologique de « pur style IIIème République » qui est davantage un genre architectural inspiré des écoles de Jules Ferry. Le bâtiment ressemble en effet à de nombreuses écoles et mairies françaises construites à la fin du XIXème siècle. Un style caractérisé par plusieurs éléments: la sobriété des bâtiments, clairement éloignés du néo-classicisme ou du style Beaux-Arts mêlant éclectisme et grandiose, mais qui se veulent imposants pour être vus et identifiés; la symétrie des construction, et la présence d’un perron et de fenêtres monumentales.
Station œnologique de Bourgogne jusqu’à son transfert à l’INRA de Dijon en 1980, elle est aujourd’hui le siège du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) créé en 1989.