Vendredi 21 mars, élus, donateurs et membres de la communauté cistercienne ont assisté à la pose de la première pierre du définitoire de l’abbaye de Cîteaux, dont la restauration a commencé en fin d’année 2024. En jeu, le sauvetage d’un des derniers témoins de l’architecture pré-révolutionnaire de cette abbaye historique qui fut longtemps un haut lieu de la pensée chrétienne.

Il faut sauver le définitoire de l’abbaye de Cîteaux ! Ce bâtiment de la fin du XVIIe siècle, qui a été pendant 100 ans le cœur battant de l’ordre cistercien, est dans un triste état et a un besoin urgent de rénovation. Partiellement ouvert à la visite depuis 1998, le vaste bâtiment de briques ne dispose plus de fenêtres en état, a subi un incendie partiel et de nombreuses infiltrations d’eau qui ont accéléré sa dégradation.
En 2018, le projet des moines de Cîteaux est lauréat de la Mission Stéphane Bern. Cette aide de 300 000 € vient s’ajouter aux subventions du Département de la Côte-d’Or (2,5 M€), de la Région Bourgogne-Franche-Comté (2,5 M€), de l’État (2,5 M€), aux aides des monastères cisterciens, à la souscription de la Fondation du patrimoine (1 047 654 € à l’heure où nous écrivons ces lignes) ou encore au fruit d’une incroyable solidarité vigneronne.
1 million d’euros à trouver
Le projet de restauration, estimé à 15 millions d’euros, peut alors être lancé. En fin d’année 2024, l’abbaye de Cîteaux a entamé les travaux de restauration du clos et du couvert (échaufaudages, maçonnerie, taille de pierre, charpente-couverture, menuiserie bois extérieure, serrurerie, ferronnerie), estimés à 8 millions d’euros.
Cette première tranche devrait prendre fin en 2028. De quoi laisser le temps aux moines de trouver le million d’euros manquant. Et pourquoi pas dans un an jour pour jour ? « Le 21 mars 2026, une nouvelle soirée au profit de la cause cistercienne sera organisée au château du Clos de Vougeot », a annoncé Dom Pierre-André Burton, père abbé de l’abbaye Notre-Dame de Cîteaux, ce vendredi 21 mars à l’occasion de la pose de la première pierre du futur définitoire.
Un espace muséographique et un pôle conservation
« Le définitoire est un bâtiment d’une immense qualité constructive, malgré un état de dégradation avancé de ses ouvrages extérieurs », constate Martin Bacot, architecte en chef des Monuments historiques de Côte-d’Or. Et de poursuivre. « La restauration cherche à tirer parti de ces qualités constructives, en conservant un maximum de la matière ancienne, dans un esprit de sobriété et d’impact carbone minimal. Les ouvrages trop dégradés pour être conservés seront remplacés avec une exigence qualitative insérant notre intervention dans le temps long. Enfin, sans effacer les marques de l’histoire tourmentée du bâtiment, l’intervention de restauration signalera aussi les usages nouveaux. »
Les travaux sont lancés, la première pierre a été symboliquement posée ce vendredi 21 mars devant un parterre d’élus, donateurs et autres membres de la communauté monastique. En 2028, une seconde phase de campagne sera lancée afin d’aménager l’intérieur du définitoire.
Le bâtiment abritera un espace muséographique ainsi qu’un pôle conservation. Ce dernier permettra de rendre accessibles les fonds et archives cisterciens aux chercheurs, universitaires et historiens. L’abbaye de Cîteaux espère rouvrir son définitoire au public en 2030. Amen !