Les enchères rendront leur verdict dimanche prochain. Sans qu’on puisse en tirer de conclusions hâtives, tant les paramètres du millésime 2013 sont complexes. Du tac au tac, selon le modèle de la question-tweet (140 signes par réponse, pas plus), voici l’éclairage du maître des vignes les plus télévisées du monde, leur régisseur Roland Masse.
Alors, Roland, c’est la grosse pression ?
Oui, quand même. Déjà, on se la met tout seul la pression, et le monde viticole nous regarde.
Ah bon ? Pourquoi est-elle si en vue cette Vente ?
C’est surtout la première présentation du millésime par un domaine en Bourgogne, et pas n’importe quel domaine. On n’a pas droit à l’erreur.
La Vente des Hospices serait toujours le baromètre du marché des vins de Bourgogne ?
Si j’en crois le nombre de journalistes qui viennent me voir, 80 rien que pour samedi, on peut raisonnablement penser que oui.
Ils viennent vraiment pour le vin !
Oui, pour beaucoup d’entre eux, mais aussi pour la qualité du millésime, les aspects économiques, et même la dimension people de l’événement.
On a l’impression que les choses ont changé depuis 2005, depuis que Christie’s est là…
De pur technicien je suis en effet devenu un ambassadeur des Hospices. Je voyage de plus en plus pour porter la bonne parole.
Le négoce est donc moins présent dans les offres.
Il l’est encore à 75%. Mais le quart restant, ceux que l’on pourrait appeler les clients Christie’s, donnent des ordres d’achat depuis le monde entier.
Cela influe sur le cours des vins.
Comme toute compétition, en effet.
Du coup, les chiffres de la vente sont moins une indication pour le marché.
Ce n’est plus tout à fait la même vision, mais il y a toujours un lien entre le marché et les fluctuations des enchères.
Puis il y a ce millésime 2013, une faible récolte qui en emboîte une autre, ça ne va pas faire baisser les prix ?
Difficile à dire ce qui se passera réellement, mais il est certain que tout le monde veut du vin chez les producteurs.
Que faire pour calmer le jeu ?
Il va se calmer tout seul, après deux millésimes aussi faiblards.
Cela se traduit comment en volumes ?
443 pièces cette année, contre 512 en 2012. Notamment à cause de la grêle qui a sévi sur Savigny et sur Pommard.
Alors que le vrai potentiel du domaine est…
Il peut approcher les 1000 pièces, dans des années généreuses comme 2009.
Cela n’a pas l’air d’inquiéter vraiment le régisseur des Hospices.
J’ai de la bouteille. Il y a des cycles avec plus de réserves, d’autres pas. Peut-être avons-nous trop forcé le trait de la qualité aussi.
Moins de baies, ça ne veut pas dire pour autant moins de qualité.
Au contraire, les premiers commentaires sont très élogieux sur le 2013.
Les asiatiques vont se jeter dessus.
Ils sont nombreux, et pas que des Chinois. Ils ne viennent pas pour faire du tourisme.
« Les premières dégustations laissent présager une belle réussite« . Dans son communiqué, le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne nous fait part de son analyse pour le millésime 2013 des vins de Bourgogne. A découvrir ici.