Avec la Rustine, un vélo n’est jamais mort. Cet atelier associatif de réparation dijonnais, situé dans le Quartier Montchapet, remet les vieux clous en forme et milite pour une pratique récupératrice de la petite reine. Visite au cœur de l’Année du Vélo en Côte-d’Or!
Par Michel Giraud
En partenariat avec Côte-d’Or tourisme
Direction le 5 de la rue du Havre. Une véritable caverne d’Ali Baba où depuis 2012, bénévoles et salariés (ndlr: La structure emploie deux personnes à temps partiel) se retrouvent là pour faire vivre la Rustine. Depuis le début de l’aventure, 2500 personnes ont poussé la porte de l’atelier, dont Philippe Simonnet est l’un des piliers: « nous avons entre 800 et 900 adhérents à jour de cotisation. C’est la condition sine qua non pour bénéficier de nos services ».
Une fois cette cotisation réglée (15 euros par an ou 10 euros pour les étudiants, chômeurs, adhérents d’EVAD, etc…), libre à vous de venir régler ou réparer votre vélo quand vous en avez besoin: « le principe de la Rustine, c’est d’accompagner nos adhérents. Nous ne sommes pas là pour préparer leur vélo. Nous mettons à leur disposition tout le matériel nécessaire, nous les aidons, mais ce sont eux qui font les travaux. Et parfois même, nous n’intervenons pas, car les adhérents s’entraident ».
Justement, ces « bénéficiaires », qui sont-ils ? « Des jeunes, bien sûr, qui trouvent là un moyen d’acheter un vélo et de le réparer à moindre coût. Beaucoup d’étudiants étrangers qui ne restent qu’une année à Dijon, et qui ont besoin d’un moyen de locomotion économique. Mais ils ne sont pas les seuls. Nous avons toutes les générations, tous les milieux sociaux. Il faut savoir que les magasins de cycles aujourd’hui ne possèdent pas forcement les pièces nécessaires à la réparation de vélos d’anciennes générations. Nous, oui, et comme les vélos vintage sont de plus en plus dans l’air du temps, beaucoup d’usagers se tournent vers nous ».
Par économie, par conviction, par obligation, peu importe finalement pourquoi on vient à la Rustine. Le principal, c’est de continuer à faire vivre la culture du deux-roues: « Nous sommes des militants sourit Philippe Simonnet, nous voulons démontrer que ce n’est pas parce qu’il manque une roue à un vélo qu’il doit être jeté. Et puis, nous nous apercevons qu’il y a un savoir-faire qui se perd. Nos grand-pères qui nous ont appris à mettre une rustine. Aujourd’hui, cette transmission s’étiole. Nous, on est là pour ça ».
L’association développe, outre son atelier du Quartier Montchapet, des interventions mobiles. Dans des communes (comme à Quetigny, Arc-sur-Tille ou Genlis), dans des établissements scolaires également, comme cet atelier de réparation que l’association a contribué à implanter au collège Bachelard de la Fontaine-d’Ouche. L’association a aussi noué des partenariats avec des déchetteries pour récupérer les vélos mis au rebus : « Nous invitions les dijonnais à venir nous apporter leurs vieux vélos plutôt que de les jeter. Ici, rien ne se perd. Nous avons sans cesse besoin de pièces détachées pour nos adhérents, nous reconditionnons des vélos pour les proposer à la vente. Surtout pensez à nous.»
L’appel est lancé!
Atelier ouvert les vendredi et lundi, de 16 à 20h; les samedi et dimanche, de 14 à 18h.
www.larustine.org / 03.73.27.03.66
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