Cette péniche en bois, véritable monument historique, naviguait autrefois sur le canal du Nivernais. Abandonnée depuis 2002, en raison des coût de mise aux normes qu’elle nécessitait, son propriétaire le conseil général de la Nièvre en a transmis la gérance au Musée de la Batellerie de Saint-Jean-de-Losne. L’association Aqua, gestionnaire de ce dernier a fait le job pour qu’elle puisse reprendre l’eau. Samedi, l’Aster a quitté Decize pour un ultime voyage en direction du port côte-d’orien. Elle sera la vedette du Pardon des mariniers les 14 et 15 juin.
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C’est ce que l’on appelle un monument historique. Construite en 1951, l’Aster, ultime témoin du savoir-faire des constructeurs navals en terme de péniche en bois, a enfin pu quitter le quai de Saint-Léger (58) où elle se mourrait depuis plus de dix ans. Au grand regret de certains riverains qui voyaient ainsi partir de chez eux un élément de leur patrimoine.
C’est pourtant grâce à la volonté de son propriétaire, le conseil général de la Nièvre, que ce bateau trouvera son nouveau destin. Il est désormais confié aux bons soins des passionnés de Aqua, l’association gestionnaire du Musée de la batellerie à Saint-Jean-de-Losne. Aster a donc été remise en état de navigabilité. Le temps d’un voyage de la résurrection, qui l’a conduit en ce moment même vers la cité portuaire côte-d’orienne. Elle y sera vendredi matin, avec à son bord quelques privilégiés embarqués depuis l’écluse de Crissey.
Une histoire d’eau
Mais revenons aux sources de l’histoire. Après un début de carrière commerciale où elle livrait du charbon à Paris au pas des chevaux, l’Aster est dotée d’un moteur, « un rare exemple de péniche motorisée “en godille”, avec hélice en bout de gouvernail », précise l’association Aqua. Au milieu des années 70 (François Mitterrand est alors député de la Nièvre), elle est rachetée par le conseil général de la Nièvre, et devient bateau-promenade à la journée sur le canal du Nivernais, emmenant en particulier en balade des générations de gamins.
En 1998, de lourds travaux (deux millions de francs de l’époque, soit environ 300 000 euros) sont engagés pour retaper le bateau. Mais quatre ans plus tard, de nouveaux frais doivent être débloqués pour la mise aux normes sécurité et la collectivité locale, la mort dans l’âme, doit y renoncer. L’Aster était donc en léthargie depuis cette date et c’est ainsi que l’ont découverte les membres d’Aqua.
« L’Aster était mieux que l’on pensait, grâce à tous les efforts entrepris par le conseil général de la Nièvre mais en assez mauvais état quand même, détaille l’un d’eux, Charles Gérard. Il a fallu environ un mois et demi de travail pour le remettre en état. Le moteur et le compresseur fonctionnent à nouveau. Il a été nettoyé, la coque a été repeinte. L’esthétique est beaucoup mieux qu’avant! »
« Les ponts ont été décapés, la coque goudronnée, les joints lubrifiés, les fonds de cale vidés et l’éclairage vérifié. Les moteurs fatigués ont été ramenés à la vie et les bouteilles d’air mises sous pression. Le moteur Baudoin et le générateur Perkins ont été inspectés et mis en marche. Cela a engendré un flot de paperasserie en rapport avec la mise en service, l’assurance et les autorisations de déplacement », précise encore le communiqué de presse de l’association
Car désormais, l’Aster peut à nouveau naviguer !
Samedi, elle a donc quitté Saint-Léger pour rejoindre Saint-Jean-de-Losne où elle pourra se faire admirer, pimpante et pavoisée, lors du Pardon des mariniers les 14 et 15 juin. Pour l’instant uniquement visible de l’extérieur, elle sera à terme ouverte aux visiteurs qui bénéficieront d’informations sur le pedigree de cette vieille dame sauvée de l’oubli.