Du lundi au vendredi, Elisabeth Lorenzi livre les petits plats de son mari Sébastien au domicile de ses fidèles gourmets. Le restaurant de Saint-Julien (Côte-d’Or) ne se contente pas de régaler ses clients, il entretient le lien social. C’est la tournée du Petit Blanc.
Il a appris la cuisine sur les bancs de l’école hôtelière de Gérardmer, elle est issue d’une lignée de restaurateurs. Au nom du couteau et de la fourchette, ces deux Vosgiens étaient faits pour s’entendre et régaler les autres. Ils passent à la pratique en 2002 en découvrant Le Petit Blanc à Saint-Julien, dans ce petit bout de nord-ouest dijonnais. « On a trouvé la salle du bar très belle », évoque simplement Elisabeth Lorenzi.
Elle et Sébastien ont vite saisi le potentiel d’un petit établissement sympathique et sa terrasse qui deviendront le spot gourmand des travailleurs du secteur. Jusqu’à ce que certains parmi les plus vieillissants commencent à vouloir être livrés à domicile. À la maison, air connu, c’est encore meilleur.
Le Petit Blanc obtient son agrément en 2007, mais ne se contente pas d’être un traiteur comme les autres. La personnalité attachante d’Elisabeth y est pour beaucoup. De Saint-Julien à Clénay en passant par Brétigny, Savigny-le-Sec et bien évidemment Arceau, elle prend plaisir à livrer chaque jour les plats concoctés par son mari. 11,20 euros le menu complet, frais de livraison compris : pour un choix renouvelé au quotidien entre deux entrées, deux plats et deux desserts, c’est imbattable ! Aujourd’hui, ce sera hachis de parmentier ou sauté de lapin, jambon macédoine ou salade niçoise, clafoutis mirabelle (des Vosges bien sûr) ou tiramisu.
« Je connais leur vie »
La cuisine familiale de Sébastien voyage dans le camion frigorifique conduit par Elisabeth. Les petites barquettes thermoscellées sont livrées avec amour. Elles tissent le lien social dont on a tant besoin dans nos campagnes, fussent-elles péri-urbaines.
« Pour rien au monde je laisserais ma place, j’adore aller chez les gens, je connais leur vie », confie la restauratrice qui apprécie ces rencontres privilégiées et sait prendre son temps. « Tenez regardez, dit-elle en brandissant un livre, le colonel Pierre Barbière a écrit sa vie passionnante, il me l’a dédicacé rien que pour moi ! » Les livraisons se font du lundi au vendredi, avec une montée en puissance en fin de semaine.
L’Allocation personnalisée d’Autonomie (la fameuse APA), stimule ce petit marché modestement rémunérateur mais gratifiant humainement. Ouvert en semaine, le Petit Blanc est quant à lui fermé le week-end, au profit de son activité traiteur.
Il n’était donc pas question d’organiser le congrès national des maires ruraux sans lui ! Ce petit monde a besoin de se restaurer. Les trois midis de l’événement, fidèles à leurs valeurs du circuit-court, Elisabeth et Sébastien feront goûter leurs terrines au marc de Bourgogne et leur poulet Gaston-Gérard à des centaines d’élus dont un certain Gérard Larcher, le président du Sénat. Ce sacré défi ne les effraie pas le moindre du monde. Le Petit Blanc a de la ressource.